Mode de scrutin de l'élection municipale à Lyon : Grégory Doucet va rencontrer François Bayrou

Lundi 3 février, le Premier ministre, François Bayrou a indiqué aux députés Renaissance Sylvain Maillard et David Amiel, auteurs d'une proposition de loi visant à réformer la loi PLM, qu'il était favorable à une révision du mode de scrutin des élections municipales de Paris, Lyon et Marseille.

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Le Premier ministre a ainsi invité le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet à un échange en tête à tête vendredi 7 février pour évoquer le sujet. Dans l'entourage du maire, si on ne commente pas cette initiative sur le fond, on dit apprécier la méthode de consulter les maires des villes concernées.

Trois scrutins organisés en même temps ?

Sur le fond, la proposition de loi des députés macronistes vise à organiser deux scrutins distincts pour permettre aux habitants d'élire plus directement (mais pas complètement puisque les électeurs ne votent pas pour un maire mais pour des conseillers municipaux qui élisent le maire) les maires d'arrondissements et le maire de la ville, comme dans l'ensemble des villes françaises. À Lyon, cela nécessiterait ainsi d'organiser trois scrutins de manière simultanée puisque l'élection métropolitaine se tient concomitamment. Un point sur lequel alertera certainement Grégory Doucet, tant l'organisation de deux scrutins pose déjà des difficultés de tenue des bureaux de vote.

Dans les couloirs de l'Hôtel de Ville de Lyon, la proposition de loi des députés macronistes interroge, notamment sur la sincérité de son objectif : améliorer le caractère démocratique du scrutin municipal. Elle prévoirait par exemple d'instaurer une prime majoritaire à 25 % dans les trois plus grandes villes de France, alors qu'elle est de 50 % dans l'ensemble des communes. Quid par ailleurs de la place des maires d'arrondissements qui pourraient ne pas être élus au conseil municipal de Lyon. Des sujets que que Grégory Doucet évoquera certainement avec le Premier ministre, le groupe écologiste insistant régulièrement sur l'importance des maires d'arrondissements dans leur politique.

"Tripatouillage électoral"

L'an dernier, le maire écologiste de Lyon dénonçait "un tripatouillage électoral" considérant que "pas un Lyonnais ne s’intéresse à ce sujet. C’est un sujet très parisien". Son adjoint en charge des mobilités, Valentin Lungenstrass a quant à lui réagi sur les réseaux sociaux lundi estimant : "le gouvernement veut affaiblir les mairies d'arrondissement PLM, dans une logique de tambouille politicienne qui regarde Paris, et ignore Lyon et Marseille ?"

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Enfin, et c'est l'éléphant de la pièce, le timing serré de cette réforme interroge ses ambitions profondes. Le premier ministre espère que le texte soit examiné par l'Assemblée nationale d'ici au mois de mars, pour un passage au Sénat à l'été. Le nouveau mode de scrutin entrerait en vigueur quelques mois à peine avant l'élection, alors qu'il est d'usage de le faire au moins un an avant. S'il prend le temps le temps de recevoir les maires concernés, François Bayrou les écoutera-t-il vraiment, alors que le calendrier lui impose d'aller très vite.

Dans un sondage exclusif Ifop-Fiducial commandé par Lyon Capitale, 8 Lyonnais sur 10 se disent favorables à un changement de mode de scrutin.
Question : "En raison de la loi dite “PLM”(Paris, Lyon, Marseille) les conseillers municipaux à Lyon ne sont pas élus directement par les citoyens mais parles conseillers d’arrondissement. Ces derniers sont élus par les électeurs de chacun des arrondissements de Lyon.Une fois élus les conseillers municipaux de la ville de Lyon forment le conseil municipal et élisent le maire. Vous personnellement souhaiteriez-vous qu’aux élections municipales de mars 2026 le maire de Lyon soit élu directement par les électeurs lyonnais ?
Les Lyonnais répondent à 81% pour.