Gautier Chapuis
Gautier Chapuis

Gautier Chapuis met l'impopularité des écologistes sur le dos des travaux

Gautier Chapuis, coprésident du groupe Les Ecologistes, revient sur notre sondage exclusif à un an des municipales dans l'émission 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

56%. C'est d'après notre sondage Ifop-Fiducial sur le climat municipal à un an des élections municipales à Lyon la part des Lyonnais qui estiment que leur ville évolue mal. Un chiffre que Gautier Chapuis, coprésident du groupe Les Ecologistes, tient à replacer dans un contexte particulier : "la ville elle est en train de changer, elle est vraiment en travaux un peu partout, sur la voirie pour à la fois refaire des travaux de mobilité, sur des tramways, sur des voies cyclables, mais à la fois également pour des travaux de réseau qui sont souterrains donc pour notamment rattacher au réseau urbain etc. Donc la ville elle bouge, elle change et c'est jamais agréable, il faut le reconnaître d'être dans cette phase là quand on est usager, usagère de la ville".

Et le coprésident du groupe Les Ecologistes de rappeler que le maire de Lyon n'est pas insensible au ras-le-bol généré par les travaux : " il y a des annonces à la fois du côté de Grégory Doucet, le maire de Lyon ou de Bruno Bernard, le président de la métropole, sur des décalages parce qu'on entend bien en fait ce souci-là que les travaux peuvent générer et nous on est à l'écoute de cela. En fait il faut rester humble aussi à ce niveau-là, donc il faut faire changer la ville, mais voilà dans une certaine mesure et ajuster en fonction des retours, je crois que c'est ce qu'on fait".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Gautier Chapuis

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Gautier Chapuis. Vous êtes coprésident du groupe Les écologistes au Conseil municipal de Lyon, vous êtes aussi adjoint à la ville de Lyon, on voulait revenir avec vous sur un sondage que nous avons publié, Lyon Capitale, une enquête d'opinion Ifop Fiducial pour Lyon Capitale sur le climat municipal à un an des élections de 2026, un climat qui est plutôt pas forcément très bon pour vous les écologistes puisqu'on voit qu'il y a une forme de décrochage même par rapport à une précédente enquête que nous avions réalisée en 2023 à mi-mandat. 56% des lyonnais estiment que la ville change mais change en mal, est-ce que c'est des chiffres qui vous surprennent ?


Alors d'abord non ça ne me surprend pas, on est dans une phase de travaux intenses vous l'avez remarqué sur la ville, la ville elle est en train de changer, elle est vraiment en travaux un peu partout, sur la voirie pour à la fois refaire des travaux de mobilité, sur des tramways, sur des voies cyclables, mais à la fois également pour des travaux de réseau qui sont souterrains donc pour notamment rattacher au réseau urbain etc. Donc la ville elle bouge, elle change et c'est jamais agréable, il faut le reconnaître d'être dans cette phase là quand on est usager, usagère de la ville.


Mais quand on voit dans d'autres villes par exemple à Toulouse, ce chiffre là il a rien à voir, il y a seulement je crois 25% des gens qui pensent que la ville évolue mal, donc ça veut dire qu'il y a quand même peut-être un phénomène particulièrement lyonnais ?


Oui il y a un phénomène lyonnais particulier, il est double, il est de 1 que les lyonnais et les lyonnaises et bien ils sont exigeants, exigeantes avec leur ville, ils ont envie que la ville soit…

Enfin à Toulouse j'imagine pas qu'ils ne s'intéressent de leur ville.

Moi je vais vous parler en tant que lyonnais, je pense qu'effectivement il y a un côté un peu plus particulier à Lyon où on a envie de cette priorité, de faire en sorte que Lyon soit encore plus belle que les autres villes en France, ça a toujours été le cas, ça fait 2000 ans que c'est le cas. Et le deuxième chose c'est que je pense qu'on est sur un projet qui est de somme toute sur une ambition incontestable, je vous rappelle le chiffre quand même, plus d'un milliard 300 millions d'investis sur la ville de Lyon, sur cet investissement là pluriannuel pour le mandat, quand on parle des transports en commun je vous le disais on a doublé le budget, on est à plus de 2 milliards d'euros pour faire des trams, pour faire des bus à haut niveau de service, donc oui en fait l'ambition elle est bien plus grande et je m'excuse pour les toulousains et les toulousaines, mais elle est bien plus grande à Lyon qu'il peut être à Toulouse en tant qu'espace public.

Donc pour vous c'est juste finalement un problème de période, c'est à dire qu'une fois qu'on sera sorti du pic des travaux tout ira mieux, il n'y a pas un décrochage plus profond, plus latent ?

Il faut quand même entendre ce qui est dit, c'est d'ailleurs au coeur de notre projet politique de faire avec les Lyonnais et les Lyonnaises, de les écouter et puis d'ajuster en fonction de leur retour, je crois que d'ailleurs c'est ce qui est fait sur les travaux, il y a des annonces à la fois du côté de Grégory Doucet, le maire de Lyon ou de Bruno Bernard, le président de la métropole, sur des décalages parce qu'on entend bien en fait ce souci-là que les travaux peuvent générer et nous on est à l'écoute de cela. En fait il faut rester humble aussi à ce niveau-là, donc il faut faire changer la ville, mais voilà dans une certaine mesure et ajuster en fonction des retours, je crois que c'est ce qu'on fait.


Là où les Lyonnais sont assez sévères c'est notamment sur la circulation, 74% de mécontentement, mais aussi sur le stationnement, 69%, là encore on est en hausse par rapport à notre précédente enquête d'il y a deux ans. La circulation est-ce que c'est pas un rejet de vos politiques ? Pour vous c'est un problème de travaux, pas un rejet de la révolution des mobilités que vous avez impulsée ?


La révolution des mobilités qu'on a impulsée, elle est nécessaire et je le redis, elle est nécessaire pour une question aussi de qualité de l'air, de faire en sorte que les Lyonnais respirent bien. On a eu dernièrement une étude qui est sortie sur le fait que la pollution de l'air est un facteur important, principal dans le développement des maladies respiratoires, donc il y a un enjeu de changer de mobilité dans nos métropoles. C'est le cas et c'est ce que l'on est en train de faire. Bien sûr ça occasionne des travaux, je ne sais pas faire de tramway sans faire de travaux, je ne sais pas faire de bus à haut niveau de service sans faire de travaux, donc c'est une nécessité. Mais par contre ça amène déjà des résultats, on le voit d'ailleurs sur la qualité de l'air, elle est meilleure, on a une réduction notamment en particules fines et en dioxyde d'azote qui réduit sur la métropole et c'est tant mieux, c'est tant mieux pour la qualité de l'air. ensuite au delà de ça, eh bien bien sûr qu'il faut ajuster en fonction des attentes des Lyonnais et des Lyonnaises et c'est ce mécontentement, nous on l'entend et c'est pour ça qu'on décale, on ajuste certains travaux pour que ce soit vivable, c'est bien ça le sujet.

Est-ce qu'il n'y a pas aussi un autre problème peut-être plus profond ? Un problème qui concernerait Grégory Doucet, puisque quand on regarde, on demande aux Lyonnais est-ce qu'ils sont satisfaits de l'action de la majorité municipale, on est à 49% de taux de satisfaction. Quand on leur pose la question de est-ce qu'ils sont contents du travail de leur maire, de Grégory Doucet plus particulièrement, on est à 58% de mécontentement avec une hausse de 8 points par rapport à 2023 et seulement 42% de satisfaits dont seulement 7% de très satisfaits. Est-ce que ce n'est pas un problème de personne ?


Non je ne pense pas, je ne pense pas parce qu'on est avant tout une équipe, Grégory Doucet c'est effectivement le maire de Lyon donc c'est la figure principale mais derrière il y a une équipe, il y a une équipe plurielle d'écologistes, de personnes qui viennent de la gauche, du PS etc. et en fait c'est vraiment une équipe qui construit ce projet-là. C'est la même chose à la métropole par ailleurs, je ne pense pas que ce soit calé sur l'identité du maire par contre effectivement il faut encore une fois entendre cela et ajuster les travaux pour qu'à voir les résultats qui sont escomptés et encore une fois je le rappelle qualité de l'air, qualité de vie aussi pour la ville, on nous demande à chaque concertation, à chaque réunion publique de planter plus d'arbres par exemple pour les fortes chaleurs, pour la perméabilité des sols, et bien ça en fait ça demande des travaux, on ne peut pas planter des arbres comme ça voilà et ça en fait une fois qu'on l'explique et qu'on l'aborde de cette manière là, les gens au final sont heureux et quand on voit le résultat, je prends l'exemple de Émile Zola, la rue qu'on a fini en Presqu'île, personne aujourd'hui va venir critiquer ce projet-là, c'est un projet qui est réussi et qui amène de l'embellissement de la ville, qui amène et bien plus de mobilité douce, piétonne notamment puisqu'on est vraiment en cœur de ville, cœur de la métropole et qui en plus de ça a permis de planter des arbres donc vraiment on est dans une phase difficile, ça c'est sûr, il faut le reconnaître, on est dans une phase qui est transitoire et c'est ce qui est bien avec les travaux c'est qu'un jour ça se termine et que le but c'est vraiment d'arriver vers une ville de plus grande qualité.

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