La proposition de loi visant à réformer le mode de scrutin des élections municipales de Lyon, Paris et Marseille devrait être examinée à l'assemblée en mars au plus tard.
La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a assuré mercredi que la réforme du scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille, voulue par François Bayrou et le camp macroniste, serait examinée au Parlement "au mois de mars au plus tard".
Il s'agit d'élire le maire de ces trois métropoles au suffrage universel direct et non plus par arrondissements ou par secteurs comme c'était le cas jusqu'à maintenant. "Pour le Premier ministre, l'idée qu'une voix est égale à une voix (...) et compte de la même façon paraît être d'une justice démocratique absolue", a déclaré Sophie Primas lors de son compte-rendu du conseil des ministres, tablant sur un début d'examen parlementaire "au mois de mars au plus tard".
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Grégory Doucet reçu par le Premier ministre
François Bayrou "pense que c'est un sujet d'équité démocratique", a-t-elle insisté. Le Premier ministre a reçu lundi les députés Renaissance de Paris Sylvain Maillard et David Amiel, qui avaient déposé une proposition de loi en ce sens avec leurs collègues Olivia Grégoire et Jean Laussucq, tous quatre élus macronistes de la capitale.
Selon plusieurs sources proches du dossier mardi, une des pistes envisagées était l'inscription d'une proposition de loi, voire d'un projet de loi, lors de la "semaine du gouvernement" à l'Assemblée nationale le 17 mars. La proposition de loi Amiel-Maillard "va servir de support à l'évolution de ce mode de scrutin", a précisé Sophie Primas, assurant que le gouvernement souhaite "le faire dans un délai qui soit d'un an avant les élections municipales de mars 2026" pour être "plus respectueux des calendriers démocratiques".
Le Premier ministre recevra le maire de Marseille Benoît Payan vendredi à 11 h 00, puis le maire de Lyon Grégory Doucet à 12 h 00. Dans l'entourage du maire écologiste, si on ne commente pas cette initiative sur le fond, on dit apprécier la méthode de consulter les maires des villes concernées. L'an dernier, le maire écologiste de Lyon dénonçait "un tripatouillage électoral" considérant que "pas un Lyonnais ne s’intéresse à ce sujet. C’est un sujet très parisien". Son adjoint en charge des mobilités, Valentin Lungenstrass a quant à lui réagi sur les réseaux sociaux lundi estimant : "le gouvernement veut affaiblir les mairies d'arrondissement PLM, dans une logique de tambouille politicienne qui regarde Paris, et ignore Lyon et Marseille ?"
La droite parisienne demande à être reçue
La maire de Paris Anne Hidalgo a fait savoir qu'elle n'avait pas été conviée. "Vouloir changer les règles à moins d'un an du scrutin est du tripatouillage. La macronie cherche à casser un système qui fonctionne car ils n'ont pas réussi à gagner les fois d’avant", a-t-elle affirmé mardi dans une déclaration à l'AFP.
Les élus LR de Paris ont également critiqué cette intention, craignant dans un communiqué transmis à l'AFP "le risque de décisions expéditives". "Vouloir éviter un scénario improbable - et qui ne s'est jamais produit - où un maire de Paris serait élu avec moins de voix que son adversaire, ne justifie en rien l'instauration d’un Conseil de Paris centralisé gouvernant seul, au détriment des mairies d'arrondissement", ont-ils argumenté. Ils ont demandé à être également reçus par François Bayrou.
Dans les couloirs de l'Hôtel de Ville de Lyon, la proposition de loi des députés macronistes interroge, notamment sur la sincérité de son objectif : améliorer le caractère démocratique du scrutin municipal. Elle prévoirait par exemple d'instaurer une prime majoritaire à 25 % dans les trois plus grandes villes de France, alors qu'elle est de 50 % dans l'ensemble des communes. Quid par ailleurs de la place des maires d'arrondissements qui pourraient ne pas être élus au conseil municipal de Lyon. Des sujets que que Grégory Doucet évoquera certainement avec le Premier ministre, le groupe écologiste insistant régulièrement sur l'importance des maires d'arrondissements dans leur politique.
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Dans un sondage exclusif Ifop-Fiducial commandé par Lyon Capitale, 8 Lyonnais sur 10 se disent favorables à un changement de mode de scrutin.
Question : "En raison de la loi dite “PLM”(Paris, Lyon, Marseille) les conseillers municipaux à Lyon ne sont pas élus directement par les citoyens mais parles conseillers d’arrondissement. Ces derniers sont élus par les électeurs de chacun des arrondissements de Lyon.Une fois élus les conseillers municipaux de la ville de Lyon forment le conseil municipal et élisent le maire. Vous personnellement souhaiteriez-vous qu’aux élections municipales de mars 2026 le maire de Lyon soit élu directement par les électeurs lyonnais ?
Les Lyonnais répondent à 81% pour.