source : Christina Hawkins / Unsplash

Emploi transfrontalier : la Suisse plus que jamais attirante pour les hauts-savoyards

Les trois-quarts des frontaliers se concentrent dans trois départements limitrophes de la Suisse. La Haute-Savoie tient le haut du pavé.

L’URSSAF de Franche-Comté vient de dévoiler un rapport concernant les travailleurs frontaliers en Suisse. En France, ils sont environ 224 000, avec une croissance de 5 % en un an.

En Haute-Savoie, le nombre de travailleurs frontaliers avec la Suisse est particulièrement important. En 2023, 43% des 224 000 d'entre eux venaient de Haute-Savoie. Ce département est ainsi l'un des principaux départements pourvoyeurs de main-d'oeuvre française en Suisse en France.

Les secteurs d’activité dominants pour ces frontaliers sont principalement l'industrie manufacturière, les services administratifs et de soutien, ainsi que le commerce. Cependant, ce qui distingue la Haute-Savoie des autres départements, comme le Doubs ou le Haut-Rhin, les deux autres départements sur le podium en termes d'effectifs, c'est la proportion plus élevée de travailleurs dans des secteurs à plus forte valeur ajoutée, comme les services et la finance. Cette répartition sectorielle a un impact direct sur les revenus, en moyenne supérieurs à 60 000 euros en Haute-Savoie contre moins de 50 000 euros dans d’autres zones plus industrielles.

Une tendance inquiétante 

Après avoir relevé l’augmentation du nombre de frontaliers, l’étude de l’Urssaf souligne une tendance inquiétante : la diminution du nombre d'affiliés à la Sécurité sociale français. D'Jor-Krévys Mouëza, directeur régional par intérim de l'Urssaf de Franche-Comté, explique ainsi : "c'est une tendance, alors que le nombre de travailleurs frontaliers en Suisse venant de France augmente, la proportion de ceux qui sont affiliés à la Sécurité sociale française diminue". En Haute-Savoie, cette évolution est en partie causée par le coût forfaitaire de la Sécurité sociale suisse, jugé plus favorable pour les travailleurs à hauts revenus, célibataires ou sans charge de famille.

Au-delà de l’aspect financier, ces mutations posent aussi la question de l’équilibre entre mobilité transfrontalière et solidarité nationale. À l’heure où l’Union européenne s’interroge sur l’harmonisation de ses modèles sociaux, l’avenir du statut des travailleurs frontaliers pourrait bien devenir un enjeu clé des prochaines discussions. 

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