Interpol annonce 36 arrestations au Nigeria : les escrocs se faisaient passer pour des célébrités

Trente-six personnes, soupçonnées notamment d'"arnaque sentimentale" et d'"escroquerie aux célébrités", ont été arrêtées lors d'une vaste opération des forces de l'ordre du Nigeria, a annoncé jeudi Interpol qui a apporté un soutien à ce coup de filet.

Douze services de sécurité distincts ont préparé pendant deux mois cette opération de lutte contre la criminalité organisée, avant d'effectuer des raids ciblés entre le 23 et le 27 septembre avec l'appui d'Afripol et d'Interpol, selon un communiqué.

Un mode opératoire médiatisé par l'histoire d'Anne, victime d'un faux Brad Pitt

La majorité des individus arrêtés ont moins de 35 ans et sont soupçonnés d'avoir commis des cyberfraudes, ce qui témoigne d'une "tendance à l'implication accrue des jeunes dans la criminalité organisée", précise l'organisation internationale de coopération policière, dont le siège est en France, à Lyon.

"Parmi les délits découverts, la tactique la plus courante est l'escroquerie sentimentale, dans laquelle les criminels cultivent des relations en ligne pour manipuler les victimes afin qu'elles investissent ou transfèrent leur argent", ajoute Interpol.

L'opération a également mis au jour des escroqueries à l'investissement et aux cryptomonnaies, ou encore des "arnaques aux célébrités", qui impliquent l'usurpation de l'identité de personnalités connues pour solliciter de l'argent auprès de leurs admirateurs.

19 kilos de cocaïne saisis

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, est régulièrement épinglé pour les pratiques de ses cyberfraudeurs, dont certains sont spécialisés dans les arnaques "amoureuses", connus dans l'argot local sous le nom de "Yahoo Boys".

En janvier, il a été pointé du doigt après la médiatisation des déboires d'une Française victime d'escrocs s'étant fait passer pour l'acteur américain Brad Pitt. L'opération a également permis trois arrestations pour "sextorsion", du chantage à caractère sexuel, et d'identifier douze victimes de traite d'êtres humains, contraintes à l'exploitation sexuelle ou au travail forcé, précise Interpol.

Dix-neuf kilos de cocaïne d'une valeur de 2,8 millions de dollars, 51 kilos de cannabis, cinq voitures, deux armes et 215 cartouches ont aussi été saisis lors de cette opération.