Le chef Fabrice Bonnot, installé sur la Presqu'île de Lyon, déplore la situation du commerce et les récentes annonces concernant la ZTL.
Les détails de la Zone à trafic limité (ZTL), qui entrera en vigueur en juin prochain sur la Presqu'île de Lyon, ont été présentés mercredi 5 février et continuent de faire du bruit. Après les groupes métropolitains, c'est au tour des commerçants de faire savoir leur inquiétude. Et notamment par le biais de Fabrice Bonnot, chef du restaurant Cuisine et Dépendances et président de l’association des commerçants du quartier Charité-Bellecour. Il résume : "La Presqu’île est asphyxiée"
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Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le restaurateur s'inquiète surtout de la "situation critique qui met en péril notre centre-vile. (...) J’ai vu ce quartier évoluer, s’adapter, se réinventer. Mais aujourd’hui, la situation est inédite et alarmante : la Presqu’île est asphyxiée". Et ajoute : "La fréquentation est en chute libre, les clients désertent le centre-ville, et nous, commerçants et restaurateurs indépendants, nous retrouvons totalement livrés à nous-mêmes".
"Des décisions imposées sans concertation"
L'annonce concernant la mise en place de la ZTL, qui prévoit de doubler les espaces entièrement piétons de manière progressive à horizon 2030 en réduisant la place de la voiture, n'est pas de nature à rassurer le restaurateur. Il déplore des "décisions imposées sans concertation" et pointe du doigt les aménagements des écologistes à la Ville et à la Métropole de Lyon : "des chantiers simultanés", "aucune initiative de transport incitative"...
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Il ajoute : "Une désertification inquiétante. Même lors du dernier SIRHA, la Presqu’île n’avait jamais été aussi vide. Rue de la Charité, naguère vivante et dynamique, n’est plus qu’une rue fantôme. Les badauds passent, mais ne consomment pas. Nos commerces sont en détresse".
Au nom de son association et des commerçants indépendants, Fabrice Bonnot réclame cinq mesures "pour la survie du coeur commerçant de Lyon" : "une communication d’urgence sur l’accessibilité du centre", "des solutions concrètes de stationnement et de transport", "une révision des critères de circulation", "un plan d'animation ambitieux" et "une concertation immédiate entre commerçants et institutions".
Cette dernière qui a, selon le maire Grégory Doucet, déjà été réalisée. "Maintenant que l'on a écouté tout le monde et fait en sorte que chacun puisse accéder à la Presqu'île, y compris pour aller récupérer une chemise achetée dans un magasin, vous nous dites que les critères sont lâches", déclarait-il lors de la récente présentation de la ZTL. Pas certain, donc, que le chef trouve réponses à ces requêtes sous la mandature écologiste.
Quoi ! Ces commerçants veulent les sous des citoyens ? On ne va pas se laisser faire.