La maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, Véronique Sarselli a été élue cheffe de file des Républicains pour les élections métropolitaines de 2026 à Lyon. Déterminée à porter les couleurs de la droite, elle répond aux questions de Lyon Capitale.
Élue cheffe de file des Républicains pour les élections métropolitaines de 2026 à Lyon, aux dépens de Sébastien Michel, la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, Véronique Sarselli, a déjoué les pronostics des observateurs. Alors qu'elle s'est officiellement déclarée candidate quelques jours avant le scrutin, celle qui formait un binôme avec Gilles Gascon, qui a boudé le processus de désignation, s'affirme et ne cache pas sa volonté d'"incarner la victoire de la droite républicaine" en 2026. Entretien.
Lyon Capitale : Comment analysez-vous votre élection de la semaine dernière ?
Véronique Sarselli : Je suis une femme de combat et d'action avec aussi une expérience à la Métropole de Lyon qui a joué en ma faveur. J'ai des combats importants gagnés à mon actif, avec cette capacité à mobiliser et à fédérer les citoyens.
Je suis maire depuis deux mandats, avec un solide ancrage local. C'est véritablement ce qui me caractérise et qui fait que je suis au plus proche des citoyens et de leurs préoccupations. Sans évidemment remettre en cause les capacité de mon collègue Sébastien Michel.
LC : On peut dire que l'épisode téléphérique a été un acte fondateur, sur lequel vous vous appuierez ?
Je ne sais pas si je vais m'appuyer dessus, ce qui est sûr c'est que lorsqu'à un moment donné il y a eu des projets qui n'étaient pas pertinents au regard des grands enjeux de déplacements, alors oui il a fallu partir au combat, se mettre aux côtés des citoyens, travailler avec eux. Aujourd'hui beaucoup de collectifs viennent me voir parce qu'il savent qu'il faut s'organiser. Il ne s'agit pas seulement de contester. Je me suis opposée aux Verts dans l'action en agissant sur le fond, mais aussi en mobilisant les citoyens.
"Nous subissons tous les politiques mortifères des écologistes"
Il y a eu aussi la méga-chaufferie bois à Sainte-Foy-lès-Lyon (à la frontière avec Francheville, Ndlr) où là aussi on a mobilisé, écouté les habitants, énormément travaillé et on a pu là aussi obtenir une première victoire de ne pas faire un bâtiment industriel dans un lieu qui est une pépite verte.
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LC : Votre élection ne symbolise-t-elle pas aussi la victoire d'une droite métropolitaine face à une droite plus éloignée de ces enjeux ? Est-ce la victoire du "contre" les écologistes, davantage que d'un projet plus large ?
Pas du tout. Il n'y a aucun éloignement des maires, même ceux qui ne siègent pas dans le conseil de la métropole. Il n'y a pas une droite du conseil et une droite en dehors de la métropole. Ce qu'il y a, ce sont des conseillers qui siègent, d'autres non. Nous subissons tous les politiques mortifères des écologistes, nous subissons tous ce qui se passe. Que l'on soit conseiller métropolitain, conseiller municipal, maire, ce qui nous réunit tous, et c'est pour ça que la droite est réunie, c'est que l'on est prêts à porter un projet d'alternance parce que nous subissons ces projets. Ce sont aussi et surtout les citoyens qui subissent, et ça, je l'ai entendu.
LC : Que tirez-vous de ces cinq années à siéger dans l'opposition de Bruno Bernard ?
D'abord, nous sommes au cœur des dossiers. Ensuite, nous avons une connaissance aussi de la Métropole de Lyon, qui est une machine très complexe, dans ses compétences et son fonctionnement, avec 4 milliards de budget. Il faut que l'on remette cette Métropole de Lyon sur un chemin vertueux d'avenir, de croissance et de dynamisme. Renouer avec l'attractivité, la prospérité, la croissance.
LC : Ne trouvez-vous pas que votre groupe a peiné à dessiner un projet alternatif ?
Non je ne suis pas d'accord. On a été dans une grande cohérence sur nos prises de position. Il nous est arrivé de faire des propositions. On a été aussi de manière institutionnelle très cohérents puisqu'il y a eu un gros travail fait par les maires de l'ensemble des villes de la Métropole de Lyon.
"(La ZTL) est une grande contrainte supplémentaire, à la fois pour les Lyonnais, pour les Grands Lyonnais et pour tout le monde économique"
Il y a eu des moments importants sur les mobilités, sur le Scot et le Sépal, que Bruno Bernard a refusé de mettre au vote parce qu'il n'était plus majoritaire. Sur la ZFE, et la conception de l'aménagement du territoire qui n'est pas au rendez-vous, là aussi nous avons été au rendez-vous. Je pense que le groupe est en grande cohérence avec ce qui s'est fait pendant cinq ans et en cohérence avec ce que nous portons sur les territoires.
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LC : Bruno Bernard et Grégory Doucet ont présenté l'application plus concrète de la Zone à trafic limité en Presqu'île de Lyon. Si demain vous êtes élue à la tête de la Métropole, c'est une des premières choses sur laquelle vous reviendrez ?
Il faut travailler sur ce sujet. Ce que je peux vous dire c'est qu'aujourd'hui, tout cela est une grande contrainte supplémentaire, à la fois pour les Lyonnais, pour les Grands Lyonnais et pour tout le monde économique. Je ne vais pas vous dévoiler notre programme avant l'heure, mais nous serons amené à prendre des positions et à faire des propositions au sein du conseil.
On reste en tout cas en cohérence. Aujourd'hui, les citoyens, les commerçants et les artisans souffrent. Ça fait un an que je rencontre énormément de monde et je peux vous assurer que cette question de la circulation pose un réel problème.
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LC : Lundi, Alexandre Vincendet, maire Horizons de Rillieux-la-Pape disait dans nos colonnes "pour gagner, on n'a pas le choix il faut faire l'union". Êtes-vous d'accord ?
Tout à fait, je ne l'ai jamais caché, on enfonce des portes ouvertes. Monsieur Gascon à la présidence du groupe la Métro positive a entamé ce gros travail de rassemblement au sein du conseil. Pour ma part, depuis que je suis cheffe de file de la droite, l'idée est de faire l'union. Il va falloir se rassembler. Autour de quoi : d'un projet fédérateur et c'est ce sur quoi il faut aujourd'hui que l'on travaille.
LC : Le processus à l'issue duquel vous avez été élue a tantôt été présenté comme la désignation d'un chef de file, tantôt comme celle du candidat, voire selon Gilles Gascon, d'un "animateur de campagne". Finalement, êtes-vous la candidate de LR pour l'élection métropolitaine ou une simple cheffe de file ?
Dimanche, nous sommes allés vers une élection d'un chef de file de la droite républicaine, élargie parce qu'il n'y a pas que des LR qui ont voté. Moi je suis dans la démarche d'emmener la droite à la victoire, c'est mon objectif. Gilles Gascon de son côté est président du groupe La Métro positive, avec l'importance que cela a pour faire le rassemblement. Pour moi c'est très clair. Gilles Gascon m'a par ailleurs soutenue dans ce mode désignation. J'ai candidaté parce que je travaille pour la victoire et je souhaite incarner cette victoire.
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"Nous subissons tous les politiques mortifères des écologistes" On ne peut mieux résumer !
Elle ne sera jamais élue. En général les gens qui pensent a droite se plaignent ( a juste titre) du délitement de la ville, mais au moment d'aller aux urnes ils restent terrés chez eux.
Lyon est dans un état abominable en grande partie a cause de la couardise d'une grande partie des ses habitants les jours d'élections.