Éliane Radigue © Yves Arman

Musique : synthé-teaser à la Trinité

Habituellement associés aux musiques électroniques et à la techno, les synthétiseurs s’affichent à la Trinité sous un jour quelque peu différent. Musique baroque, contemporaine, expérimentale : ces synthés savent tout faire.

En 1969, le chef d’orchestre Leonard Bernstein contribuait à la promotion de ces nouveaux “engins” électriques dont beaucoup niaient l’appartenance à la catégorie des instruments de musique. La nouveauté fait peur, a fortiori quand s’y mêlent de nouvelles technologies et c’est la raison pour laquelle Bernstein présente avec humour un spécimen de Moog modulaire puis le laisse interpréter – devant les regards circonspects de l’auditoire – La Petite Fugue en sol de Jean-Sébastien Bach.

La preuve par le fait : si l’on peut interpréter Bach au synthétiseur, c’est qu’il s’agit d’un instrument de musique !

Dans les mêmes années, la compositrice Wendy Carlos fera de même, enregistrant plusieurs albums de Bach au synthétiseur qui rencontreront le succès chez certains et l’hostilité chez d’autres.

Que ces premières campagnes visant à convertir les réfractaires au moyen des fugues de Bach aient fonctionné ou non, là n’est pas tant la question… il s’avère aujourd’hui que ces instruments font partie du paysage musical et qu’il n’en reste que très peu à contester leur légitimité.

Tel un clin d’œil à ces premiers ambassadeurs du synthétiseur mais également pour nous offrir un autre aperçu des musiques utilisant de nombreux modèles nés de la lutherie électronique, l’équipe de Superspectives nous convie à un week-end placé sous le signe des synthés.

S’il ne sera pas question ici de pop, de dance ou de techno, il ne s’agit pas non plus de prendre un quelconque contrepied mais de donner à entendre d’autres esthétiques qui, malgré leur caractère moins grand public, utilisent depuis leur invention les synthétiseurs dans le domaine de la musique classique, contemporaine, minimaliste.

Toute la synth journée

On retrouvera ainsi l’œuvre d’Éliane Radigue, La Trilogie de la mort, pièces instrumentales minimalistes composées pour le synthétiseur ARP 2500 dans les années 80 et 90. Une expérience sonore qui fera écho aux bandes-son imaginaires de Miaux qui, bien que moins austères (et composées pour des synthétiseurs Casio bon marché), invitent tout autant à la méditation.

Sarah Terral et Colleen nous partageront leurs expérimentations bruitistes ou “ambient” quand la dernière nous proposera également un atelier “workshop”, autour des synthétiseurs Moog, ouvert à tous.

“Bach to the future” sera le thème commun repris par Arandel, Camille Rhonat puis Julien Lheuillier qui nous feront revivre les grandes heures de la musique de Bach et d’autres compositeurs baroques au synthé avant que Jonathan Fitoussi nous propose, tel un tour de force, son interprétation personnelle de la Symphonie n° 1 “Titan” du compositeur post-romantique Gustav Mahler au synthétiseur modulaire.

Un week-end dense qui, à raison de trois rendez-vous par soirée, revient sur l’histoire intime et expérimentale de la musique au synthétiseur.

Synth Chapelle – Du 21 au 23 février à la chapelle de la Trinité – https://trinitelyon.com/

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