Géraldine Zamant, directrice du musée des sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale
Le casque est l’un des symboles les plus emblématiques des sapeurs-pompiers. Mais au-delà de son rôle de protection, il est aussi porteur d’une histoire intéressante à découvrir. Le musée des sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône, situé dans le 9e arrondissement, présente depuis le 12 février une exposition temporaire intitulée "Briller et protéger". Invitée de l’émission 6 minutes chrono, Géraldine Zamant, directrice du musée, présente l'exposition.
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Un objet de protection et de reconnaissance
"Le casque est avant tout un élément de protection face aux dangers, qu’il s’agisse d’incendies ou d’interventions dans des zones à risque comme les éboulements", explique Géraldine Zamant. Mais au fil du temps, cet équipement a revêtu un aspect symbolique fort. "Les premiers casques servaient aussi à identifier les pompiers parmi la population, notamment à une époque où les incendies mobilisaient de nombreux citoyens", précise-t-elle.
L’exposition retrace cette évolution en présentant des modèles français et étrangers, allant du XVIIIe siècle à aujourd’hui. "Nous avons sélectionné plusieurs casques symboliques, comme celui de la catastrophe de Saint-Jean en 1930, où des sapeurs-pompiers ont perdu la vie lors de l’éboulement de la colline de Fourvière", raconte la directrice.
Une exposition immersive et pédagogique
Pensée pour tous les publics, cette exposition met en lumière l’importance des matériaux utilisés au fil du temps. "Il y a eu de nombreuses expérimentations, avec des casques en métal, en plastique, en bakélite, et même en liège", souligne Géraldine Zamant. L’objectif est aussi de sensibiliser les plus jeunes, grâce à des activités interactives. "Nous avons conçu plusieurs jeux, notamment sur l’évolution des formes et des matières des casques, ainsi qu’un atelier sur le récolement, une étape clé dans la gestion d’une collection muséale", détaille-t-elle.
L’exposition "Briller et protéger" est à découvrir au musée des sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône, 358 Avenue de Champagne, dans le 9e arrondissement.
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La retranscription complète de l'émission avec Géraldine Zamant :
Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de culture et on va parler des pompiers avec Géraldine Zamant, qui est directrice du musée des sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône, basé à Lyon 9. Bonjour Géraldine Zamant. On vous reçoit aujourd'hui pour présenter la dernière exposition temporaire de votre musée, qui a commencé le 12 février. Elle s'appelle "Briller et protéger" et elle met en valeur le casque du pompier. Ma première question est simple : pourquoi le casque est-il si important pour les pompiers ?
Le casque est avant tout un élément de protection des sapeurs-pompiers face à tous les dangers, que ce soit dans le cadre des incendies ou des missions impliquant des éboulements. Mais dans l'exposition, nous donnons une perspective historique et ne parlons pas seulement du casque actuel. Historiquement, le casque a toujours été un élément de protection, mais aussi un symbole. Les premiers casques n'avaient pas le degré de protection d'aujourd'hui, mais permettaient d'identifier les sapeurs-pompiers au milieu de la population lors des incendies, époque où tout le monde prêtait main-forte.
Le casque est-il uniquement porté lors des incendies ou y a-t-il d'autres situations où les pompiers le portent ?
Ce n'est pas une question bête. Les incendies ne sont pas la seule mission des sapeurs-pompiers, notamment à Lyon. Le casque est utilisé dans bien d'autres contextes. Par exemple, nous possédons dans notre collection des casques portés par les sapeurs-pompiers décédés lors de la catastrophe de Saint-Jean, l'éboulement de la colline de Fourvière en 1930. Dans ces missions de sauvetage, le casque joue un rôle primordial.
Les pompiers n'ont-ils pas un rapport plus personnel avec leur casque ? Autrefois, il était attribué à un seul pompier, n'est-ce pas ?
Oui, le casque est un objet hautement symbolique. Il portait autrefois le nom du corps d'appartenance du pompier, le nom de la ville, et aujourd'hui, celui du département. Les pompiers inscrivaient également leur numéro de matricule sur leur casque, ce qui renforçait le lien personnel avec cet équipement.
Qu'est-ce que l'on pourra voir dans votre exposition ? Une chronologie des casques de pompiers ? Quel est le point de départ ?
L'exposition commence au XVIIIe siècle et va jusqu'à aujourd'hui. Nous présentons l'évolution des casques français, ainsi qu'une sélection de casques étrangers qui permettent d'aborder d'autres aspects symboliques. Par exemple, certains casques arborent des ornements représentant la corporation, comme des grenades ou des haches. D'autres portent les blasons des communes. Nous avons également un casque à tête de lion, très emblématique de Lyon. L'exposition s'intéresse également à l'évolution des matériaux : des premiers casques en métal à ceux en polycarbonate, en passant par le plastique, la bakélite et même le liège.
Ces matériaux servaient-ils aussi à isoler ?
Oui, chaque matériau avait ses avantages. Le métal était très résistant, mais se déformait sous la chaleur et conduisait l'électricité. Avec l'apparition de l'électricité dans les bâtiments, les casques métalliques sont devenus moins adaptés, d'où les recherches pour trouver de nouvelles matères plus sûres.
L'exposition est-elle adaptée aux familles ? Y a-t-il des activités pour les enfants ?
Tout à fait. Nous avons conçu plusieurs jeux permettant d'explorer l'évolution des formes des casques, des modèles bombés aux casques enveloppants d'aujourd'hui. Les enfants pourront aussi découvrir les matières utilisées et faire des liens avec des objets de la vie quotidienne, comme le liège des bouchons. Nous proposons également un jeu pour les plus grands sur le récolement des collections muséales. Ce processus obligatoire pour les musées de France consiste à vérifier que toutes les pièces de l'inventaire sont bien présentes et en bon état. Notre exposition a été conçue suite au récolement de 2023 sur les casques, ce qui nous a permis de redécouvrir certaines pièces et d'approfondir leur histoire.
Très bien, ce sera le mot de la fin. Nous arrivons déjà au bout des six minutes chrono. Merci beaucoup d'être venue présenter votre exposition. Pour rappel, elle est ouverte depuis le 12 février et s'appelle "Briller et protéger". On peut retrouver le musée des sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône dans le 9e arrondissement. Quelle est son adresse précise ?
358 Avenue de Champagne.
Vous pouvez donc venir en famille, avec petits et grands. Merci encore. Quant à vous, merci d'avoir suivi cette émission. Retrouvez plus de détails sur l'actualité culturelle lyonnaise sur lyoncapitale.fr. À très bientôt.