Géré en régie publique selon la justice, mais ne répondant pas aux règles imposées à un journal municipal, Expressions est accusé d'être le faux-nez de la maire communiste de Vénissieux. L'opposition appelle l'État à agir.
À Vénissieux, le combat de l'opposition contre un journal souvent qualifié de "Pravda" continue. Mi-février, un jugement du tribunal administratif a reconnu que le journal (officiellement pas un journal municipal) financé à près de 90 % par une subvention de la Ville de Vénissieux, fonctionne bien en régie publique.
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L'opposition demande une tribune au sein du journal
Une première victoire pour l'opposition qui dénonce le manque de neutralité du titre de presse, quasi sous tutelle de la municipalité et de sa maire communiste Michèle Picard. Dans un courrier adressé à la préfecture du Rhône et à la maire, les élus d'opposition demandent que le journal "respecte strictement la neutralité politique, en particulier en période électorale, et s'abstienne de tout contenu partisan".
Ils réclament par ailleurs de disposer "d'un droit de tribune équitable au sein du journal", obligatoire pour les journaux municipaux, mais dont Expressions est pour l'heure dispensé puisqu'il n'est pas considéré comme tel. "Nous appelons les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires afin de mettre un terme à ces irrégularités", concluent les conseillers municipaux.
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Pour rappel, en février 2023, la Chambre régionale des comptes (CRC) pointait du doigt "les conditions irrégulières dans lesquelles la commune finance le journal Expressions, les nouvelles de Vénissieux". Et d'ajouter : "Ces modalités de financement doivent être revues car elles ne respectent pas les règles en matières d'aides publiques à la presse.
L'association de lutte contre la corruption, Anticor, a annoncé de son côté avoir procédé à un signalement auprès du procureur de la République pour "détournement de fonds publics". "Il s'agit de savoir si la décision politique qui a été prise à Vénissieux de créer une subvention pour ce média est légale ou pas, est constitutive d'une infraction ou pas", expliquait à Lyon Capitale Pauline Matveeff, référente locale de l'association.
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