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Jamais sans toit "catastrophé" par les remises à la rue prévues par la préfecture du Rhône

Alors que la préfecture du Rhône prévoit d'expulser des familles de son dispositif d'hébergement d'urgence, considérées comme plus assez vulnérables, à Lyon, Jamais sans toit craint une vague de remise à la rue.

Les acteurs du milieu associatif craignaient cette annonce depuis plusieurs semaines, alors que des familles hébergées dans des centres d'hébergement d'urgence de la Métropole de Lyon ont appris qu'elles devraient quitter leur foyer ADOMA. Jeudi 27 février, la préfecture du Rhône a annoncé le lancement d'une "expérimentation" visant à "fluidifier" son dispositif d'hébergement d'urgence.

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En clair : elle prévoit l'expulsion de familles considérées comme plus assez vulnérables pour continuer à bénéficier d'un centre d'hébergement d'urgence, afin de faire entrer d'autres personnes jugées davantage vulnérables dans le dispositif. "Libérer de la place pour accueillir en urgence des familles en plus grande vulnérabilité", résument les services de l'État.

"Les personnes qui vont être expulsées sont extrêmement fragiles et précaires"

"C'est la mise en application d'un élément de langage de la préfète qui est la 'fluidification' du parc d'hébergement d'urgence. En fait, ça veut dire mettre des gens dehors au lieu de créer de nouvelles places", se désole Juliette Murtin, porte-parole du collectif Jamais sans toit. Et d'ajouter : "Les personnes qui vont être expulsées sont extrêmement fragiles et précaires. Elles ont pu bénéficier d'un peu de stabilité pendant quelques mois voire années pour certaines. Elles vont être victimes d'une course aux critères de vulnérabilité."

Une position partagée par la fédération départementale du PCF qui, dans un communiqué diffusé ce jeudi, dénonçait un "numéro de chaises musicales iniques et ignobles entre des êtres humains vulnérables", réclamant à l'État l'ouverture de nouvelles places en hébergement d'urgence. Ce dernier assure que, malgré une hausse de 150 % des places ouvertes en 10 ans, son dispositif reste "saturé".

"Ce n'est plus la détresse mais la situation administrative qui sera prise en compte", relève par ailleurs Juliette Murtin. "Si des familles sont en situation irrégulière, elles seront sorties de force et se verront proposer une aide au retour", craint-elle. Pour le collectif Jamais sans toit, c'est un coup dur, alors que des familles qui ont été accompagnées il y a plusieurs mois pourraient de nouveau se retrouver à la rue.

24 établissements scolaires sont d'ores et déjà occupés dans l'agglomération lyonnaise pour mettre à l'abri des familles sans solution. "On essaye de recenser les personnes concernées. Il y a des familles que l'on a hébergé dans des écoles quelques années en arrière et pour lesquelles on pensait avoir réussi quelque chose", soupire Juliette Murtin.

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