Fort de son succès à l'échelle régionale, le groupe lyonnais Ninkasi entend reproduire son modèle au niveau national et faire connaître sa bière au-delà de ses frontières.
C'est la promesse d'un véritable tournant. Il y aura un avant et un après 2025 au sein du groupe lyonnais Ninkasi. De l'ouverture de son premier lieu de brassage dans le quartier de Gerland en 1997 à l'installation de 21 autres établissements en Auvergne-Rhône-Alpes, le géant local de la bière s'est imposé comme une marque incontournable.
Avant d'envisager un développement plus national. Après de premières installations à Montpellier, Rouen, Besançon et Lille, Ninkasi entend clairement s'exporter dans l'Hexagone. "On est une marque très connue sur notre territoire. L'enjeu, c'est de le devenir au niveau national. L'énergie est plutôt mise pour un développement en dehors de la région", détaille Christophe Fargier, le fondateur de Ninkasi.
Le groupe fait d'ailleurs de l'Ouest de la France une priorité. D'ici septembre 2025, une brasserie ouvrira à La Roche-sur-Yon. Puis, en février 2026, une autre verra le jour à Rennes. D'autres pourraient suivre. "Nantes, Bordeaux, Toulouse...", énumère-t-il. Une implantation à Paris est aussi dans les petits papiers du chef d'entreprise. Des éventualités seulement pour l'heure, mais la "liberté d'entreprendre" est fièrement exposée.
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Un équilibre financier à trouver
Dans le même temps, Ninkasi souhaite poursuivre le développement de son offre en bières et en whiskies au cours de l'année 2025 grâce notamment à une toute nouvelle gamme de whiskies (voir encadré). Son packaging, lui aussi, a été revu et le poids des bouteilles diminuera de 46 %, passant ainsi à 400 g.
Concrètement, ces changements symbolisent un tournant pour l'entreprise lyonnaise qui fait de la vente nationale son "fer de lance" en 2025, par le biais notamment de la grande distribution. Ses bières en canette "Ninkasi French IPA" et en bouteille "Ninkasi Summer" seront ainsi vendues à tous les magasins français de l'enseigne Carrefour.
"On a été très chahuté"
Christophe Fargier, fondateur de Ninkasi
Mais pour assurer un tel développement, le géant local de la bière, qui représente 509 emplois temps plein par an, doit s'assurer d'une situation économique stable. "On a été très chahuté", reconnaît d'emblée Christophe Fargier, en référence à l'investissement de 32 millions d'euros pour l'installation de la brasserie-distillerie à Tarare (Rhône).
Et malgré un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros l'année passée, une augmentation du capital à hauteur de 2 millions d'euros a été nécessaire pour maintenir le développement. "Il y a plein de signaux positifs, nos établissements vont beaucoup mieux qu'à la sortie du Covid", poursuit-il. Par ailleurs, le Ninkasi de Gerland, démoli en octobre 2024 et dont la réouverture était attendue pour septembre 2025, devrait finalement rouvrir ses portes "début 2027".
40 000 hectolitres de bière en 2025
Une attention particulière demeure tout de même sur les nouveaux lieux de brassage, chaque ouverture nécessitant l'emploi d'une vingtaine de salariés et un important investissement. Mais 2025 ne sera par "une année avec un recours important au recrutement. C'est la croissance de l'activité qui permettra de renforcer les équipes en 2026".
Le groupe prévoit pourtant une production annuelle de 40 000 hectolitres de bière et 50 000 litres de whisky. La première représentant 12 millions d'euros de chiffre d'affaires et la seconde entre 600 000 et 700 000 euros. Des chiffres impressionnants pour une brasserie avant tout régionale. Mais encore loin des industrielles.
Se faire une place aux côtés de l'industrie de la bière
Ce que constate, sans surprise, le fondateur de Ninkasi : "Des petites brasseries disparaissent. Les plus intéressantes sont rachetées par les grosses industrielles. Vous avez trois brasseries (AB Inbev, Heineken et Carlsberg), qui contrôlent 80 % du marché de la bière dans le monde et en France.
On n'a jamais dit de mal de ces brasseries industrielles, ce n'est pas dans notre culture. Par contre, on souhaite, comme dans la nature, qu'il puisse y avoir de la diversité dans les projets d'entreprise. Il est important qu'on puisse exister et grandir, car on propose quelque chose de différents".
"Inconcevable", pourtant, pour Christophe Fargier de se laisser marcher dessus par ces trois "gros arbres. On espère pouvoir grandir et prendre un peu de lumière". Pour l'heure, Ninkasi est bien enraciné sur ses terres.
De nouveaux whiskys
La nouvelle gamme de whiskies, présentée ce mercredi 19 mars et qui sera disponible à partir de mai prochain, comprend quatre nouvelles références. Le whisky "New Code", "The Flow", "Inspiration" et "Manifesto". Les prix (conseillés aux revendeurs) oscillent entre 44,90 et 52 euros.
Les bières passent en canette
Les bières en canette "Ninkasi French IPA" et en bouteille "Ninkasi Summer", elles aussi nouvellement conçues, sont respectivement au prix de 3,20 euros et 5,49 euros. Par ailleurs, Ninkasi scompte renforcer l'usagée la canette pour ses bières pour trois raisons principales : elles sont recyclables, protègent des UV (contrairement à la bouteille en verre) et la bière refroidit plus vite à l'intérieur.

