Georges Képénékian, chirurgien et ancien maire de Lyon @Antoine Merlet

"Je savais ce que les enquêteurs voulaient" : l'ancien maire de Lyon Georges Képénékian également placé en garde à vue cette semaine

Si Grégory Doucet a été placé en garde à vue mercredi 9 avril à Lyon, l'un de ses prédécesseurs, Georges Képénékian, avait également été entendu dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics. L'ancien maire de Lyon explique avoir été interrogé sur le fonctionnement de son équipe municipale.

C'est une affaire qui secoue le monde politique Lyonnais depuis déjà quelques mois. Mercredi 9 avril, Grégory Doucet a passé la journée en garde à vue, entendue par les enquêteurs de la brigade financière pour une enquête de détournement de fonds publics. Une enquête ayant déjà donné lieu à des perquisitions et des auditions à l'Hôtel de Ville le mardi 13 mars 2024. ces perquisitions avaient été réalisées dans le cadre d'une commission rogatoire de trois magistrats instructeurs, saisis d'une information judiciaire ouverte le 7 février 2024 par le parquet de Lyon, du chef de "détournement de fonds publics par personnes dépositaires de l'autorité publique". 

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La veille de la garde à vue de l'actuel maire de Lyon, de près de 10 heures, l'un de ses prédécesseurs, Georges Képénékian, avait également été placé en garde à vue à Lyon. Si Grégory Doucet s'est dit "heureux" mercredi soir d'avoir "pris le temps et d'avoir été entendu aussi longtemps", la garde à vue de l'éphémère maire de Lyon entre juillet 2017 et novembre 2018 a, quant à elle duré, moins de trois heures. Joint par Lyon Capitale, Georges Képénékian explique que si le signalement à l'origine de l'affaire ne concernait que l'équipe municipale en place, les enquêteurs "ont voulu voir la période avant et après".

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"J'avais déjà été entendu par la chambre régionale des comptes (CRC), donc je savais ce qu'ils voulaient" complète l'ancien compagnon de route de Gérard Collomb. Interrogé sur sa période de 18 mois à la tête de la Ville, Képénékian qui a déjà annoncé sa candidature pour les prochaines élections municipales de 2026, estime ne rien avoir à se reprocher sur le nombre de chargés de mission au sein de l'Hôtel de Ville : "Lorsque j’ai remplacé Gérard Collomb, il est parti avec deux personnes qui l’ont suivi au ministère, et donc j’ai été accompagné par deux chargés de mission, mais on était à 12. Et quand je suis redevenu adjoint, ils sont redevenus chargés de mission et on était toujours à 12."

Les chargés de mission "constituent en réalité des collaborateurs de cabinet" indiquait la CRC

L'enquête qui a poussé à la mise en garde à vue de Grégory Doucet et donc de Georges Képénékian avait été ouverte après la réception par le parquet d'un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) examinant la communication externe de la Ville de Lyon de 2016 à aujourd'hui. Il épinglait la collectivité pour sa gestion des chargés de mission auprès des adjoints au maire sur l'ensemble de la période. "Sur la période contrôlée, durant laquelle trois maires se sont succédés, ces chargés de mission, au nombre d'une vingtaine, recrutés avec la participation des adjoints et souvent hors du cadre légal, exercent des missions correspondant à celles confiées à des collaborateurs de cabinet du maire et non pas des activités administratives", relevait la CRC.

Les magistrats considèrent ainsi que ces salariés "constituent en réalité des collaborateurs de cabinet et que la ville dépasse donc largement le plafond de 12 collaborateurs de cabinet que la loi lui impose". Dans un communiqué diffusé mardi 10 septembre 2024, avant même que le rapport ne soit rendu public, la Ville de Lyon indiquait de son côté qu'elle "ne partage pas l'analyse juridique de la CRC qui remet en cause l'organisation de la collectivité". Et ajoutait alors : "Pour autant, pour protéger l’institution, la Ville de Lyon fait le choix de mettre en œuvre la recommandation émise par une autorité de contrôle et supprimera le pôle des chargés de mission thématique. Les agents seront redéployés et leurs missions évolueront à l’issue d’un processus de dialogue social comme pour toute réorganisation."

Si Grégory Doucet, à la sortie de sa garde à vue qui a duré près de 10h s'est montré confiant et a affirmé avoir la certitude que "la Ville de Lyon fonctionne de manière exemplaire", les investigations vont se poursuivre dans les jours à venir "sous l'autorité des juges d'instruction", détaille le Parquet de Lyon, à moins d'un an des prochaines élections municipales.

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