Laurent Bosetti (Lyon en commun), adjoint aux ressources humaines.

Affaire des chargés de mission à Lyon : "De bonne foi, nous avons essayé d'être respectueux du cadre", plaide Laurent Bosetti

Laurent Bosetti, adjoint aux ressources humaines à la Ville de Lyon, est l'invité de 6 minutes / Lyon Capitale.

Adjoint aux ressources humaines à la Ville de Lyon, Laurent Bosetti revient dans 6 minutes chrono sur l'affaire des chargés de mission qui a valu à Grégory Doucet d'être placé en garde à vue et auditionné pendant 9 heures par les enquêteurs de la brigade financière la semaine dernière. Pour lui, la majorité écologiste doit aujourd'hui solder une affaire qui la dépasse : "il y a un grand fantôme au milieu de la pièce c'est l'absence évidemment de Gérard Collomb qui nous a quittés mais qui est celui qui a construit ce système des chargés de mission qui a perduré pendant trois mandats et pour lequel quand nous sommes arrivés aux responsabilités au regard des observations qui a été formulée par la Chambre régionale des comptes sur le sujet nous avons souhaité régulariser l'organisation en sortant ces postes qui relevaient de postes de cabinet dans le précédent mandat et en les transformant les rattachant à l'administration pour être dans les règles dans le cadre réglementaire".

"De bonne foi, nous avons essayé d'être respectueux du cadre réglementaire et encore une fois après il faut que justice se fasse et que du coup on puisse avoir les observations de la justice en la matière", assure-t-il.

Laurent Bosetti évoque aussi son cas politique personnel et revient sur son départ de la France insoumise

La retranscription intégrale de l'entretien avec Laurent Bosetti

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Laurent Bosetti. Vous êtes adjoint à la ville de Lyon en charge des ressources humaines, vous avez été à une époque à la France Insoumise que vous avez récemment quitté pour rejoindre l'après un parti politique formé par des anciens Insoumis comme vous en rupture de ban. On va y venir à ça mais d'abord une question que l'actualité finalement appelle et qui concerne l'affaire dite des chargés de mission à la ville de Lyon qui a valu à Grégory Doucet d'être placé en garde à vue la semaine dernière. Est-ce que vous comprenez, vous on a vu des communiqués d'élus de la majorité soutenant Grégory Doucet, est-ce que pour vous la ville de Lyon s'est mise à la faute, est-ce que vous comprenez ce que cherche la justice ?

Alors oui je comprends tout à fait ce que cherche la justice et c'est normal que l'affaire fasse grand bruit. Après ce qui est dommage voire même dommageable c'est qu'en fait il y a un grand fantôme au milieu de la pièce c'est l'absence évidemment de Gérard Collomb qui nous a quittés mais qui est celui qui a construit ce système des chargés de mission qui a perduré pendant trois mandats et pour lequel quand nous sommes arrivés aux responsabilités au regard des observations qui a été formulée par la Chambre régionale des comptes sur le sujet nous avons souhaité régulariser l'organisation en sortant ces postes qui relevaient de postes de cabinet dans le précédent mandat et en les transformant les rattachant à l'administration pour être dans les règles dans le cadre réglementaire. Alors après du coup il y a une enquête là dessus d'ailleurs monsieur Képenékian en tant que maire on va dire de passage sans avoir une tournure négative dans mon propos et Grégory Doucet sont également entendus c'est normal en tant que responsable de la collectivité maintenant il faut que la justice fasse toute transparence sur le sujet on estime en tant qu'exécutif avoir été régulier et y compris quand la Chambre régionale des comptes est revenu vers nous avec une nouvelle observation sur laquelle on n'était pas nécessairement d'accord dans l'analyse juridique et bien avoir pris quand même de manière prudente le fait d'appliquer la nouvelle recommandation pour être stricto censu dans le cadre de la loi.

Vous dites système d'embauche de collaborateurs mis en place par Gérard Collomb mais qui a quand même pris une autre ampleur sous votre mandat vous en avez recruté quand même beaucoup plus de ces charges d'admission que Gérard Collomb l'a fait...

Non en termes de volume ça n'a rien changé à ma connaissance c'est un système finalement où il y a des postes qui sont dédiés à des délégations thématiques aux politiques publiques que mène la collectivité. La question était la qualification en poste de cabinet c'est à dire vraiment des emplois politiques. Là nos chargés de mission étaient sur des tâches de politique publique qui s'inscrivent en fait dans le quotidien administratif des services avec un rattachement administratif alors on a encore essayé d'améliorer le système pour être dans les recommandations répétées de la Chambre régionale des comptes. Voilà je pense qu'après en tout cas de bonne foi nous avons essayé d'être respectueux du cadre réglementaire et encore une fois après il faut que justice se fasse et que du coup on puisse avoir les observations de la justice en la matière.

Quand vous dites on n'était pas sur la même interprétation que la Chambre régionale des comptes ça fait écho aussi à une autre affaire politico-financière le Rassemblement national, Marine Le Pen qui disait pareil c'est une question d'interprétation. Je dis pas que les affaires sont les mêmes loin de là mais c'est si compliqué que ça le finalement le fonctionnement d'une collectivité de la vie politique il y a beaucoup de zones grises comme ça ?

En tout cas là il y a une zone grise qui est soulevée par la justice et qui semble à prospérer dans un certain nombre de collectivités je pense qu'auparavant sur la question de la transparence politique il pouvait y avoir une ambiguïté les postes à l'époque étaient rattachés au cabinet du maire donc en fait ils étaient vraiment dans une exception politique nous on est arrivé en 2020 on a eu connaissance de ce système en 2021 les chargés de mission étaient rattachés à l'administration sous la hiérarchie administrative et plus sous celle des élus bien qu'après nous étions bien sûr amenés à travailler avec eux sur les politiques publiques du quotidien moi par exemple sur la qualité de la relation à l'usager la question du handicap en relation voilà avec les services compétents.

On va revenir à votre actualité à vous vous avez donc quitté la france insoumise il ya quelques semaines vous étiez venu sur ce plateau on se demandait vous aviez critiqué notamment l'attitude de la France insoumise vis-à-vis des socialistes par rapport aux municipales à Lyon et dans d'autres villes on se demandait si vos jours étaient comptés si vous alliez vous faire exclure finalement vous avez peut-être anticipé cette décision là pourquoi avoir fait le choix de quitter la france insoumise ?

Par honnêteté en fait avec mes mes convictions qui sont les mêmes depuis plusieurs années à savoir un programme de transformation sociale un programme de rupture mais aussi une démarche qui soit la plus unitaire possible à gauche pour moi ça s'incarne à travers le nouveau front populaire c'est quelque chose pour lequel j'ai longtemps plaidé à la France insoumise qui était parfaitement entendu à l'époque de la Nupes et du Nfp aujourd'hui avec les échéances municipales en 2026 mais aussi on le voit bien poindre l'échéance présidentielle en 2027 ça crispe ça frictionne et je sais que la France insoumise est un peu ambigue sur le sujet parfois avec une volonté on va dire un petit peu isolationniste en tout cas de vouloir montrer les muscles moi j'ai pas envie en fait de rejouer à chaque séquence électorale la question de l'unité de la gauche pour moi on a franchi un cap dans les années 2020 avec le programme Nupes puis du nouveau front populaire on a réussi à un moment donné à avoir une ligne claire programmatique où on partait tous ensemble unis aux élections ce qui a fait le grand chelem à Lyon on s'en rappelle sur les législatives maintenant je pense qu'il faut capitaliser sur cette unité de la gauche pour gagner d'autres d'autres échéances électorales alors je pense à l'échelle locale aux municipales aux métropolitaines 2026 on a besoin d'être tous ensemble pour faire aussi bien qu'on ne le fait aujourd'hui à Lyon Villeurrbanne à la Métropole dans d'autres communes où on est unitaires et puis en 2027 ne pas rejouer le jeu des personnes qui partent chacune dans leur couloir.

C'est juste une question d'appareil c'est pas une question de lignes politiques...

Je me sens toujours insoumis de coeur par rapport à l'avenir en commun, au programme qui a d'ailleurs beaucoup alimenté le programme du Nfp. La question n'est pas là par ailleurs je reste en bon terme avec mes camarades élus de de Vénissieux, de Villeurbanne, de la Métropole de Lyon il n'y a pas de difficulté à ce niveau là je pense qu'on convergera toujours sur les luttes là sur les dossiers qui nous occupent simplement je milite pour un arc de gauche unitaire du parti socialiste jusqu'à la france insoumise et bien sûr y compris avec la France insoumise il s'agit pas du tout de me fâcher contre les insoumis c'est une composante essentielle du jeu politique et doivent être mieux représentés je le disais dans les exécutifs de l'agglomération c'est normal par rapport aux scores qui sont faits donc voilà de ce point de vue là il ya toujours une amitié forte avec mes camarades de la France insoumise maintenant moi je veux travailler à l'unité et pas taper contre ma propre camp parce que du coup on est amené aujourd'hui à voir des des stratégies de critique des uns et des autres très peu pour moi moi j'ai fait cinq ans dans une majorité Nfp on va dire à la ville de Lyon je suis très fier du bilan qu'on peut présenter aujourd'hui même si je suis conscient qu'il ya des choses à améliorer y compris quand parfois on a des désaccords et on plaidera nos propositions et revendiqueront nos désaccords en temps voulu mais voilà je pense que l'unité la plus forte quand on voit la montée des conservatismes de l'extrême droite à international mais même des droites au niveau français ou même local avec la candidature d'Aulas qui essaye un petit peu d'emporter je pense que notre ambition ça doit être de réunir les lyonnais et les lyonnais qui à mon avis n'ont pas envie d'apporter des querelles parisiennes à Lyon.

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