Le meurtrier d'un jeune Malien dans une mosquée du sud de la France, qui a filmé vendredi sa victime agonisante, a été arrêté après s'être "rendu de lui-même" dans un commissariat en Italie, a annoncé lundi le procureur français en charge du dossier.
Le suspect, "Olivier A.", né à Lyon en 2004 et de nationalité française, "s'est rendu de lui-même dans un commissariat de Pistoia", non loin de Florence, "dimanche vers 23h", a indiqué lundi à l'AFP le procureur d'Alès (sud), Abdelkrim Grini, joint par téléphone.
"C'est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l'efficacité des moyens mis en place, l'auteur n'a eu pour seule issue que de se rendre et c'est la meilleure chose qu'il pouvait faire", a-t-il ajouté par téléphone. En raison de son interpellation en Italie, un juge d'instruction "va être saisi" et un mandat d'arrêt européen émis en vue de son transfèrement en France, a-t-il précisé.
70 policiers mobilisés
Plus de 70 policiers et gendarmes français étaient mobilisés depuis vendredi pour "localiser et interpeller" cet homme considéré comme "potentiellement extrêmement dangereux", selon le procureur.
"Après s'être glorifié de son acte, après l'avoir quasiment revendiqué, il a tenu des propos qui laisseraient penser qu'il entendait commettre encore des faits de même nature", avait-il souligné dimanche.
"Sous les radars de la justice"
Les éléments officiellement communiqués sur le suspect, qui a lui-même filmé le meurtre, étaient restés peu nombreux : "Olivier A." est issu d'une famille bosnienne, sans emploi, avec des attaches dans le Gard, le département où a eu lieu le meurtre, dans la ville de La Grande-Combe. "C'est quelqu'un qui était resté sous les radars de la justice et des services de police et qui à aucun moment n'avait fait parler de lui jusqu'à ces tragiques événements", avait expliqué dimanche M. Grini.
A La Grand-Combe, une marche blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un Malien d'une vingtaine d'années, a rassemblé plus d'un millier de personnes dimanche après-midi, entre la mosquée Khadidja, où s'est déroulé le drame, et la mairie de cette petite commune de moins de 5.000 habitants.
Plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées en début de soirée à Paris, dont le leader du parti de gauche radicale La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau de cultiver un "climat islamophobe".
"Le racisme et la haine en raison de la religion n'auront jamais leur place en France", a assuré dimanche après-midi le président Emmanuel Macron, en adressant "le soutien de la Nation" à la famille de la victime et "à nos compatriotes de confession musulmane".
ça s'indigne, ou ça se tait honteusement par calculs politiques,
mais au final, toujours pas de cours de psycho mis en place dans toutes les écoles pour apprendre ce qu'est réellement la violence et enfin l'empêcher de prendre de l'importance dans notre société...