Il ne s'agit pas d'une décentralisation administrative mais d'une réquisition de logements vacants. Depuis dimanche 28 janvier, une trentaine de squatters occupent le numéro 100 du cours du Docteur Long (3e). A la fois familles en galère de logement et militants associatifs qui veulent faire de ce bâtiment de l'Opac, le vaisseau amiral de la lutte pour un véritable droit au logement. Cette action s'inscrit dans la filiation du Ministère de la crise du logement de Paris, qui squatte un immeuble de la Lyonnaise de Banque depuis fin décembre (voir Lyon Capitale du 23 janvier).
A Lyon, les associations ont choisi un immeuble de quatre étages inoccupé depuis sept ans, que l'Opac a récemment racheté pour en faire des logements sociaux. Ça n'a pas empêché sa réquisition de force."On se fout de nous, s'insurge Pierre de Demeurant Partout, l'une des associations à l'origine de l'occupation. L'Opac veut en faire du social de haut standing pas des logements HLM qui correspondent aux besoins". Pendant qu'un bras de fer s'engage avec le bailleur, le Ministère pose ses exigences politiques : "l'arrêt immédiat des expulsions, le gel des loyers, la réquisition des logements vides". Pour appuyer ces revendications, le collectif d'associations, syndicats et partis de gauche* qui soutiennent le Ministère appelle à une manifestation mardi 6 février, à 18h, de Bellecour à la préfecture.
*Dont la CGT Privés d'emplois et précaires, l'Unef, SUD, le PCF ou la LCR.