Ce conseiller principal d'éducation demande la levée de la sanction qui le frappe.
Ses médecins jugent son état inquiétant. En grève de la faim depuis le 24 décembre dernier, Roland Veuillet a été hospitalisé samedi 10 février. Il a perdu 19 kilos mais dans une lettre remise à ses médecins, il leur interdit de le perfuser ou de l'alimenter de force, même s'il tombe dans le coma. La veille, dans un entretien accordé à Lyon Capitale, il nous avait confié sa détermination "à aller jusqu'au bout. Je ne peux accepter un acharnement injuste". Installé jour et nuit dans une camionnette, garée devant le tribunal administratif, Roland Veuillet semblait extrêmement fatigué, "Je n'ai plus faim mais j'ai l'impression que mes os sont froids. Ce que je redoute c'est le coma". Depuis 4 ans, ce conseiller principal d'éducation, militant syndicaliste, se bat pour faire annuler la sanction qui le frappe. En 2003, il a été muté d'office de Nîmes à Lyon, loin de sa femme et ses trois enfants. Sa hiérarchie lui reproche d'avoir refusé de remplacer des surveillants grévistes dans le lycée dans lequel il travaillait. Roland Veuillet rétorque que "la sécurité des élèves était assurée" et affirme qu'on a voulu lui faire payer "plusieurs actions syndicales" et l'écarter. Depuis deux semaines, les soutiens s'intensifient pour Roland Veuillet.
Le soutien à Lyon de Mgr Gaillot
Lundi 12 février, Monseigneur Gaillot devait se rendre à Lyon dans l'après-midi pour rebaptiser symboliquement la rue devant le tribunal administratif "rue des libertés syndicales". Il y a deux semaines, en signe de solidarité, l'universitaire lyonnais Philippe Corcuff s'est associé à sa grève de la faim pour une durée symbolique d'une semaine. Trois personnels de l'Education nationale ont pris le relais du jeûne, dont une enseignante de Guyane. Plusieurs élus lui ont aussi manifesté son soutien : le député vert Noël Mamère, les candidats à la présidentielle José Bové, Olivier Besancenot (LCR) et Marie-Georges Buffet (PC), le député Jean Lassalle (UDF)... Visiblement embarrassé par cette affaire, le ministère de l'Education Nationale, dans un communiqué du 7 février indique que la sanction à l'encontre de Mr Veuillet a été confirmée par le Tribunal administratif mais se dit prêt à "examiner sa demande de mutation avec une particulière attention". Roland Veuillet, lui, réclame la levée pure et simple de "cette sanction infondée" et l'ouverture d'une enquête administrative. En 2005, le Conseil supérieur de la fonction publique lui avait donné raison, mais son avis n'a pas de valeur d'obligation pour le ministère.