Il a déserté le parti au lendemain de l'investiture de Nicolas Sarkozy pour continuer en solo. Celui qui "pourrait revenir au franc" a déjà 410 signatures. "NDA" est à Lyon cette semaine.
Lyon Capitale : Pourquoi avez-vous quitté l'UMP ?
Nicolas Dupont-Aignan : On a besoin d'hommes politiques un peu plus libre. J'aurais pu me rallier confortablement en faisant des salamaleks pour essayer d'être secrétaire d'Etat. Mais j'ai un désaccord de fond avec l'UMP et Nicolas Sarkozy qui veut faire revoter la Constitution européenne rejetée par les Français en 2005. L'absence de démocratie à l'UMP, la dérive libérale et communautariste m'ont poussé à quitter ce parti. Mais la raison centrale est l'Europe.
Quelle Europe voulez-vous ?
Je veux suivre le référendum, rétablir une préférence communautaire aux frontières de l'Europe, je veux une Europe des coopérations à la carte pour investir massivement dans la recherche, revoir le fonctionnement de l'euro qui asphyxie nos entreprises.
Cela passe t-il par un retour au franc ?
Si nos partenaires ne comprennent pas que l'euro est surévalué, si on ne maîtrise pas l'inflation, je proposerai un référendum pour revenir au franc. Notre pays doit être pionnier dans la modification de l'Europe, et la menace de la sortie de l'euro pourrait nettement infléchir nos partenaires.
Êtes-vous le clone de Villiers ?
Nous avons des points de vue très différents sur les problèmes économiques et sociaux. J"étais contre le CPE et contre la privatisation d'EDF contrairement à lui. Par ailleurs, il va trop loin lorsqu'il parle de l'islamisation. Pour moi, il n'y a pas de conflits de religions, il y a un problème de laïcité.
Aujourd'hui, vous n'êtes crédité que de 0,5 % dans les sondages.
C'est beaucoup compte tenu que je suis candidat depuis deux semaines ! Quand vous pensez que Mme Buffet est à 2 %, que Voynet à 2 % et De Villiers à 1 %, je ne me fais absolument aucun souci ! J'ai mille fois moins de temps de parole que les autres, je suis moins connu qu'eux. Je vais faire campagne, passer à la télé, me faire connaître et après on verra.
Quel est votre objectif en terme de votes ?
Je n'ai pas d'objectif de voix. Ma première ambition est de mettre sur la table des dossiers qui sont dissimulés par les grands candidats. L'Europe, les tarifs d'EDF qui vont augmenter de 70 % au premier juillet, la privatisation de la Poste sont autant de débats occultés. On se garde bien de dire aux Français qu'on veut revenir sur leur vote de 2005, à gauche comme à droite. La campagne actuelle est absolument scandaleuse. Les Français vont comprendre qu'on les manipule, qu'on les trompe. Et ils se tourneront vers d'autres candidats.
Il vous sera quand même difficile d'être le troisième homme.
Les Français en ont ras-le-bol de l'omniprésence de Royal et de Sarkozy. ça va se retourner contre eux au profit d'autres personnalités. Je ne sais pas si ce ras-le-bol se fera à mon profit, ce qui est sûr, c'est qu'il se fera au moins au profit de Bayrou et de Le Pen. C'est ma première campagne, je ne peux pas nourrir de grandes ambitions mais laissez-moi du temps pour m'imposer sur le devant de la scène.
Mercredi, "NDA" est à la Taverne de Maître Kanter à 13 h15, 20 place Bellecour. Le lendemain, après un passage dans l'Ain, il revient à Lyon à 11 h à l'IEP Lyon II pour un débat avec les étudiants sur le thème "Gaullisme, indépendance et République", au grand Amphi, 14 avenue Berthelot 69007.