Pourtant, cette étiquette lui va si bien. L'intellectuel étant un individu qui s'engage publiquement dans la vie de la cité, Dhorasoo fait bien figure d'intello du foot. Quand une grande partie des footballeurs ne sont pas très au fait de l'actualité, lui, se prononce sur de multiples sujets : grève des enseignants, débat sur la fonction publique ou sur les retraites. Dhorasoo lit, observe et possède souvent un avis ferme et argumenté. A l'image de ce qu'il nous avait déclaré lorsque Lyon Capitale lui avait demandé de formuler ses voeux pour l'année 2003 : "Je voudrais que le chômage baisse pour qu'un maximum de gens retrouvent une vie décente dans notre pays. Peut-être serait-ce la meilleure solution pour réduire le délire sécuritaire actuel ? A ce sujet, les films de Mickaël Moore devraient être projetés gratuitement en 2003 pour le bien public afin de prévenir les gens contre les dangers de la mondialisation et de la peur de l'autre. "The Big One" pour commencer. Ce film rappelle les dangers de la mondialisation et montre comment certaines entreprises - qui font du profit - licencient à tout bout de champ ou se délocalisent dans certains endroits pour obtenir une main-d'oeuvre au moindre coût". Dhorasoo ne fait pas que parler. Il s'engage également. En 2005, il a choisi de parrainer le Paris Foot Gay, une équipe de foot composée d'homosexuels, pour lutter contre l'homophobie dans le monde du ballon. A cette occasion, il avait même appelé de ses voeux qu'une star homo du football fasse son coming-out pour faire avancer les choses...
Cette indépendance, cette liberté d'esprit ont parfois coûté cher à Dhorasoo. A l'OL, une sérieuse prise de bec avec Coupet et un non moins sérieux affrontement avec l'entraîneur Jacques Santini, en 2001, l'envoient directement en exil à Bordeaux pour un prêt d'un an. Devenu sélectionneur en 2004, Santini restera aveugle devant ses prestations et ne lui redonnera jamais sa chance chez les Bleus. En octobre 2006, sa liberté de parole en tant que joueur du PSG lui coûte un licenciement pour ""manquement délibéré à l'obligation de réserve et manquement général aux devoirs de loyauté". Ce sera aux Prud'hommes de juger cette sanction rarissime dans le football. Mais cet homme à part qu'est Dhorasoo a l'art de rebondir. Après Substitute, il est en passe de publier une biographie co-écrite avec un journaliste de L'Equipe : "Si ça se fait, j'espère que ce sera différent, sympa. En tout cas, ce ne sera pas explosif car ce n'est pas dans mon style. Je ne vais pas régler mes comptes. Là encore, moi, je n'ai rien demandé. Je ne suis pas en quête d'argent ou de notoriété. On verra s'il y a un réel intérêt à faire ce type de travail pour apporter quelque chose" nous a-t-il déclaré.
Portrait : Dhorasoo, un homme à part
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