Explications.
Marcy l'Etoile : l'usine Sanofi-Aventis, l'Ecole vétérinaire mais aussi (moins connue) l'Institut National du Travail. C'est pourtant dans l'ouest lyonnais, à côté du parc Lacroix-Laval que sont formés tous les futurs inspecteurs du travail de France. Ce n'est qu'après ces 18 mois de formation, partagés entre cours théoriques et stage, qu'ils pourront parcourir les entreprises pour faire appliquer le code du travail. Dans cette ambiance bucolique, ces élèves ont stoppé leur formation et brandissent leur code. Une façon de mettre en pratique l'un de ces droits fondamentaux du travail qu'ils connaissent parfaitement : la grève, et de revendiquer des meilleures conditions de formation. Deux-tiers des 170 élèves ont ainsi séché leurs cours le jour de la fête des amoureux. "On doit faire des stages partout en France or on est indemnisés 27 euros par jour pour tous nos frais, que l'on fasse notre stage dans la ville d'à côté ou à Dunkerque ! nous explique une élève. Conséquence, certains affirment qu'avec un revenu de 1500 euros et 500 euros de frais, ils n'arrivent pas à s'en sortir. Ils demandent donc de pouvoir être indemnisés aux frais réels. Ces revendications sur les indemnités des élèves se développent alors que la grogne gagne l'Inspection. Ce corps d'Etat connaît en effet un plan de modernisation fortement contesté par les différentes catégories de personnel. A tel point que les profs et les administratifs de l'école étaient eux aussi en grève la veille pour réclamer l'augmentation de leurs effectifs. Pour l'instant, le ministère de l'Emploi n'a pas souhaité ouvrir le dialogue social.
Paroles "d'inspés"
Nous avons demandé à deux élèves inspecteurs de nous raconter leurs dernières expériences d'inspection. Récits.
Les heures de travail non payées du nettoyage
"On ciblait depuis quelques temps les entreprises de nettoyage. L'une d'entre elles faisait travailler leurs employés à partir de 4h du matin mais ne les déclarait qu'à partir de 6h. On a pu mettre en évidence l'infraction en relevant leurs heures d'arrivée au poste de sécurité, quand ils entraient dans l'immeuble. Le tribunal correctionnel peut maintenant les condamner pour travail dissimulé".
Marlène, 31 ans, élève de Rouen
Les vapeurs toxiques des pressing
"Lors d'un contrôle inopiné, j'ai constaté qu'une femme enceinte chargeait manuellement le linge dans les machines de nettoyage à sec. Ce qui est formellement interdit puisqu'elle s'expose aux vapeurs cancérigènes du perchloréthylène des machines. Après une mise en demeure, l'entreprise a installé un chargement mécanique".
Jean, 52 ans, élève de Paris