C'est un phénomène étrange qui dure depuis vingt-cinq ans, les années 90 entre parenthèses. Des concerts qui affichent "'complet'' des semaines à l'avance, des albums qui se vendent à des centaines de milliers d'exemplaires, des titres rock à géométrie variable diffusés en boucle sur la bande FM : L'aventurier, Canary B, Trois nuits par semaine... Indochine est toujours là. Quand Dimitri Bodansky claque la porte en 1989 on les croit finis. Ils continuent. En 1995, rebelote. Dominique Nicolas part à son tour et Indochine continue encore. La mort foudroyante en 1999 de Stéphane, seul rescapé du groupe avec son frère Nicola, ne change rien à la destinée toute tracée d'Indochine. Ce groupe-là, du moins ce qu'il en reste, est fait pour durer coûte que coûte, malgré une traversée du désert qui durera aussi longtemps que les années 90. "Indochine vivra", c'est le leader emblématique, Nicola Sirkis, qui le dit. L'album Paradize sorti en 2002 montre la nouvelle orientation musicale du groupe : un nouveau rock pour ados prépubères ou pour nostalgiques de la new-wave hexagonale. Le dernier opus Alice et June apporte son lot de certitudes. Nicola Sirkis a su renouveler le style d'Indochine tout en continuant à entretenir le mythe du groupe. Il fuit la presse et les plateaux télé pour mieux séduire les hyper-marchés radiophoniques, Europe2 ou NRJ en tête. Il faut bien nourrir le mystère tout de même.
Indochine, le 8 mars à la Halle Tony-Garnier, Lyon 7e. Complet.