Gilles de Robien a flanché, Gilles de Robien a cédé ! Aux arrangements de couloirs, aux fonctionnaires planqués : " Alain Morvan, la République vous demande de vous taire ! "
Et notre Recteur hors norme se retrouve hors cadre pour avoir trop parlé... trop parlé du négationnisme qui enkystait Lyon 3, trop parlé de son opposition à l'ouverture du Lycée musulman de Décines (lire notre article). Le Recteur d'Académie de Lyon ne voulait pas passer son temps à discourir sur les valeurs de notre pays, et laisser filer avec son stylo et les parapheurs tous les petits arrangements de la vie publique. L'intégrité et la liberté de conscience d'Alain Morvan vont nous manquer. Depuis quelques jours, son silence forcé est déjà perçu comme une offense. Alors qu'il aurait mérité toutes les médailles de la République, le gouvernement a fait de lui un cancre puni pour délit d'indépendance et d'exigence. Pour toutes ces bonnes raisons Lyon Capitale vous installe parmi les premiers... dans son tableau d'honneur !
JOA
Morvan limogé pour délit d'indépendance
Education. Alain Morvan, recteur de Lyon, vient d'être révoqué en Conseil des ministres par Jacques Chirac. Ce départ très politique devrait susciter beaucoup de réactions dans les heures qui viennent. ll est remplacé par Roland Debbasch.
Cette révocation-mutation du recteur Morvan ressemble beacoup a une sanction pour sa position dans le dossier du lycée musulman de Décines. Lui qui a toujours clamé son opposition à l'ouverture de l'établissement pour des raisons de sécurité et "d'égalité républicaine". D'une source proche du recteur, le lien est évident.
Le très sarkozyste Gilles de Robien, ministre de l'éducation, lui ferait ainsi payer son opposition et surtout d'avoir rendu publiques les pressions du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, dont il avait fait l'objet. Difficile d'en savoir plus puisque ni le ministère, ni le rectorat n'ont souhaité apporter un commentaire.
Dans sa lettre ouverte, l'association Hippocampe rappelle qu'Alain Morvan "a su incarner avec honneur et courage la lutte contre l'extrémisme et toutes les tentatives communautaristes." Cet angliciste de formation a en effet fait preuve d'une grande fermeté contre le "système Lyon III" en employant une "thérapie de choc" pour faire le ménage dans cette université. Les anciens présidents Pfeffer et Guyot ainsi que le professeur Gollnish peuvent en témoigner. A un mois du premier tour de la présidentielle, cette révocation a de quoi surprendre. S'agit-il de sanctionner un recteur rebelle à sa hiérarchie et bavard, en donnant des gages aux musulmans et aux partisans du FN ? Verdict mercredi en Conseil des ministres.
*Association de l'université Lyon III qui se bat contre le négationnisme et l'antisémitisme.
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