Mais est-elle aux normes pour les traiter ?
Vendredi 23, à Salaises-sur-Sanne, dans l'Isère, tout le monde faisait le pied de grue devant l'usine Tredi pour l'arrivée des déchets toxiques ivoiriens. Les déchets, une mélasse ultra-toxique (cocktail de pétrole, sulfures d'hydrogène, phénols, soude caustique et mercaptans), avaient été déversés en août 2006 dans les faubourgs d'Abidjan, causant la mort d'une quinzaine de personnes et l'intoxication de dizaines de milliers d'autres.
Manque de chance, aucun conteneur n'a été livré en temps voulu, "pour des raison administratives et de logistique". D'après le logisticien LBC- Sogestran qui a réceptionné et stocké les déchets au Havre, "le groupe Séché Envrionnement, dont Tredi est une filiale, a demandé l'annulation au dernier moment, sans fournir d'explication particulière".
Des valeurs limites dépassées
Pour la Frapna (fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), qui suit le dossier depuis le début, "l'industriel a préféré différer l'arrivée des déchets pour s'assurer d'un climat serein et apaisé".
Le 2 mars dernier, la Drire (1) concluait en effet au non-respect des normes fixées par arrêté préfectoral pour les dioxines et furanes sur l'une des unités de l'usine. Une concentration de 0,58 ng/Nm3 était mesurée pour des valeurs limites de 0,1 ng/Nm3. Le 15 mars, la préfecture de l'Isère mettait en demeure la société Tredi de respecter ces valeurs et lui imposait de remettre en état l'un de ses fours destiné à décontaminer les terres ivoiriennes polluées.
Alors que les déchets doivent arriver cette semaine, impossible de savoir si l'usine Tredi s'est mise aux normes. La Frapna reste en alerte.
(1) direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement.