D'ores et déjà quasiment assuré d'un sixième titre de champion de France consécutif, Lyon se retrouve aujourd'hui face à une fin de saison sans enjeu. En conséquence, c'est tout un club qui doit déjà se tourner vers la saison 2007-2008. Si la date d'ouverture officielle des transferts est le 28 mai, à l'OL le marché bat déjà son plein. De Vercoutre à Caçapa en passant par Berthod, la moitié des joueurs lyonnais sont concerné. Mais ce sont surtout cinq des poids lourds de l'OL qui sont aujourd'hui au centre de toutes les préoccupations. Petit tour d'horizon.
Juninho
Le gros point d'interrogation
75 buts dont 32 sur coups-francs. Depuis son arrivée à Lyon en 2001, Juninho pèse comme personne sur les performances de l'OL. A tel point qu'il est souvent question de "Juninho-dépendance" quand on parle du jeu lyonnais. Si le club de Jean-Michel Aulas vient de connaître deux sérieux échecs avec son élimination en 1/8 de finale de la Ligue des champions et sa défaite en finale de la Coupe de la Ligue, c'est, entre autres, lié aux prestations du Brésilien. Contre Bordeaux, blessé, Juninho est sorti en cours de jeu... et depuis le début d'année, il est indéniablement en-dedans : il n'a inscrit qu'un seul coup-franc contre... les amateurs de Bayonne ; son emprise sur le jeu n'est plus ce qu'elle était ; ses gestes d'énervement sur le terrain en disent également long sur sa forme. Après l'échec de l'OL en Ligue des champions, Juninho a lui-même été très clair sur son état d'esprit : "C'est une grosse désillusion pour nous. C'est la quatrième année qu'on passe à côté. Maintenant, ça va être dur de gagner la Ligue des champions.... La fin de la saison risque d'être difficile...". Âgé de 30 ans, le capitaine de l'OL a récemment mis la pression sur son président pour un renouvellement de son contrat pour une durée de trois ans, sous peine d'être ouvert à toute proposition. Après avoir déjeuné avec Juninho, JMA a déclaré : "Nous entrerons dans le vif du sujet dans les semaines à venir...".
Grégory Coupet
Le doyen va-t-il rester ?
Doyen de l'effectif lyonnais, Grégory Coupet, arrivé au club en 1997, a un contrat qui court jusqu'en juin 2008. Depuis deux ans, il n'a jamais caché son désir de terminer sa carrière à Lyon. Mais comme son capitaine Juninho, après l'élimination de l'OL en Ligue des champions, le gardien de l'équipe de France n'a pas tardé à aborder la question de son avenir. Il a ainsi plus ou moins ouvertement laissé entendre qu'à défaut d'une légère prolongation de son contrat, il serait à l'écoute des éventuels clubs qui lui feraient signe. A l'issue de la finale de la Coupe de la Ligue, Jean-Michel Aulas a abordé le cas Coupet de façon énigmatique : "Le gardien de l'équipe de France veut prolonger jusqu'en 2010, c'est bien. Notre idée, c'est de lui dire oui. Mais il faut qu'il continue à garder les buts des Bleus jusqu'à cette date. Ce serait bien pour lui et pour nous...". Dans la mesure où Vercoutre, doublure de Coupet, a lui aussi affirmé qu'il réfléchissait à un départ pour augmenter son temps de jeu, il se murmure que l'OL est en train d'étudier le recrutement d'un goal français qui fait figure de grand espoir. Le Niçois Lloris serait en tête de liste.
Eric Abidal
Un départ quasi assuré
Le cas de l'arrière gauche, sous contrat jusqu'en juin 2009, est aujourd'hui l'un des plus clairs de l'effectif lyonnais. Au club depuis l'été 2004, Eric Abidal entend, à bientôt 28 ans, quitter l'OL pour un très grand club étranger. Une chose est sûre, ce ne sera pas en Italie car l'arrière gauche des Bleus craint le racisme ambiant dans ce pays. Son agent a, en effet, affirmé dans La Gazetta dello Sport : "La Roma est sur Eric, mais il ne veut pas jouer en Italie. Il pense que le foot est raciste là-bas". Ses deux cibles privilégiées seraient donc l'Espagne et l'Angleterre. Le Real Madrid, Barcelone, Arsenal ou Chelsea ne vont certainement pas manquer de se manifester dans les semaines qui viennent. L'OL, qui a tenté en vain de prolonger le contrat d'Eric Abidal, sait depuis l'été dernier et la Coupe du monde qu'il a peu de chances de conserver son latéral gauche. C'est la raison pour laquelle durant le dernier mercato hivernal il a recruté l'arrière gauche sedanais Nadir Belhadj, auteur d'une remarquable saison dans les Ardennes.
Florent Malouda
20, 25, 30 millions d'euros pour l'OL ?
L'été prochain, Florent Malouda pourrait très bien être le transfert de l'année. Après Michael Essien en 2005, et Mahamadou Diarra en 2006, l'OL a en effet l'opportunité de réaliser un nouveau gros coup financier en transférant Malouda chez un ténor européen. Un joueur qu'il a acheté six petits millions d'euros en 2003, aujourd'hui un titulaire indiscutable et indiscuté en équipe de France. Auteur d'une belle Coupe du monde, Florent Malouda est l'un des seuls français mondialistes à avoir confirmé durant cette saison. Âgé de seulement 26 ans, le milieu offensif lyonnais est tout simplement l'un des meilleurs au monde à son poste. Sous contrat avec l'OL jusqu'en juin 2011, il a cependant affirmé qu'il n'entendait prendre aucun risque à un an de l'Euro 2008 : "Je ne partirai pas pour partir. Je ne partirai que si je trouve mieux ailleurs. Or des clubs qui sont meilleurs que l'OL aujourd'hui, il n'y en a pas des masses". Mais Malouda a malgré tout laissé la porte ouverte aux grands clubs étrangers : " Si un club est intéressé, il contacte le président et négocie avec lui...". La Juventus Turin et Arsenal seraient dans ce cas-là.
Gérard Houllier
Un cas très sensible
Gérard Houllier, arrivé au club durant l'été 2005 pour un contrat de deux ans, bénéficie d'une année optionnelle en cas de qualification pour la Ligue des champions. Celle-ci étant d'ores et déjà assurée, le coach lyonnais a déclaré par voie de presse qu'il n'avait "pas fini son travail à Lyon". Autrement dit, Gérard Houllier compte entraîner l'OL en 2007-2008. A moins qu'il ne s'agisse d'un message subliminal adressé à Jean-Michel Aulas... Soit l'OL le conserve comme le stipule son contrat, soit l'OL le remplace, mais il lui verse une année de salaire en guise d'indemnité de départ... La question ne manque pas de piment car dans les coulisses du club quintuple champion de France, la détérioration des relations qu'entretiendrait Gérard Houllier avec certains joueurs et membres de son staff commence à faire parler. Quel que soit son avenir, l'ex-coach de Liverpool ne sera pas sur la touche. Sa riche carrière lui a permis de nouer de très nombreux liens dans les instances du football européen. L'UEFA aujourd'hui présidée par Michel Platini, dont il fut l'adjoint à la tête de l'équipe de France au début des années 1990, pourrait l'accueillir en son sein. A moins que ce ne soit la Direction technique nationale (DTN) du football français. Quant à l'éventuel remplaçant de Gérard Houllier, l'OL aurait toujours un oeil sur le coach de Lille, Claude Puel, et sur celui de Sochaux, Alain Perrin. Deux hommes que Lyon a déjà sollicités par le passé.
Nasri et Benzema en bleus : ça commence très fort
Passe de Samir Nasri, but de Karim Benzema. La 53e minute du match amical entre la France et l'Autriche, disputé le 28 mars 2007, restera peut-être à jamais dans les annales.
Qui sait ? Cette phase de jeu décisive n'est peut-être, en effet, que le premier des nombreux faits d'armes que le duo Nasri-Benzema va signer chez les Bleus au cours des dix années qui viennent. A l'image de ce qu'a réalisé la paire Djorkaeff-Zidane entre 1994 et 2004. En tout cas, à 19 ans, le Marseillais et le Lyonnais ont déjà confirmé que "Zizou" avait raison de placer beaucoup d'espoir en eux. "Ce sont des joueurs d'avenir et de talent..." a déclaré le maître début mars. Après match, Benzema quant à lui, expliquera son but en toute simplicité : "Je fais un appel, j'y vais franchement et je marque avec de la réussite. J'ai alors ressenti beaucoup de joie, j'ai pensé à mes amis, à ma famille. C'est un rêve qui se réalise. Aujourd'hui, si je suis ici, c'est aussi grâce à l'Olympique Lyonnais. Je tiens donc à remercier tout le monde". Face à l'Autriche et pour leur première sélection, Samir Nasri et Karim Benzema ont non seulement été décisifs sur une action, mais ils ont également fait preuve de certitude et d'audace dans le jeu. Les changements de rythme du premier et la qualité de dribbles du second ont souvent fait la différence. Bref, les deux champions d'Europe des moins de 17 ans en 2004, ont parfaitement réussi leurs débuts sous le maillot tricolore. Et dire qu'ils n'ont joué ensemble que vingt-cinq petites minutes. Benzema est, en effet, entré en jeu à la 46e minute - à la place d'un Djibril Cissé qui s'est copieusement fait siffler par le Stade de France - et Nasri a été remplacé par Florent Malouda à la 71e minute. Mais que les fans de l'équipe de France se rassurent. La suite des performances du duo Nasri-Benzema chez les Bleus devrait être pour très bientôt. Vues leurs prestations, il serait, en effet, surprenant que Raymond Domenech ne fasse pas de nouveau appel à ces deux perles le 2 juin, face à l'Ukraine, et le 6 juin, face à la Géorgie, dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2008.