C'est fait ! Le patron lyonnais du groupe mondial de jeux vidéo a décidé de prendre la porte de sortie, après avoir remis son entreprise en ordre de marche. Depuis des mois, Infogrames était en sursis, avec un endettement de plus de 170 millions d'euros et une stratégie financière hasardeuse qui menaçait dangereusement cette "start-up", fondée en 1983 à Lyon et qui emploie aujourd'hui plus de 500 salariés à travers le monde. Mais "la capacité de survie", la détermination et la force de conviction de Bruno Bonnell lui ont permis de recapitaliser sa société qui travaille avec Microsoft, Nintendo ou Sony et qui possède dans son catalogue des jeux prestigieux comme Test Drive, Dragon Ball Z ou Arthur et les Minimoys. Aujourd'hui Infogrames-Atari vient de gagner le droit à une nouvelle vie, et il n'y a rien de virtuel dans tout cela.
Et Lyon dans tout ça ?
Il a passé le relais capitalistique au fonds d'investissement Blue Bay qui a choisi, avec son accord, de confier le management de l'entreprise à Patrick Leleu, ancien directeur général de Bouygues Telecom (voir son profil en page agenda). La transition se passe en douceur et sans altérer le légendaire sourire de Bruno Bonnell. Comme nous l'a confié Cécile Sornay, l'une de ses plus proches collaboratrices : "Bruno est un homme qui a la soif d'entreprendre et qui a construit cette entreprise pour qu'elle dure. En créant son entreprise en 1983 il a fait un acte fondateur, je pense qu'il en fait un deuxième en s'en allant...". D'ailleurs la bourse à salué cette décision en faisant grimper le titre de 28 %, le jour de l'annonce officielle. Le départ de Bruno Bonnell est interprété comme le signe d'une nouvelle destinée pour Infogrames-Atari, mais satellise sans doute un peu plus le pôle lyonnais, qui ne compte plus au sein du groupe que 200 salariés. Les rênes d'Atari se perdent dans les limbes de la finance internationale et rien ne dit que le siège social qui est installé à Vaise résistera à ce changement radical de management. "Ce n'est pas une question d'actualité" nous dit-on. Sans doute mais c'est peut-être maintenant une question de probabilité...