Champion ?

Ce match en retard de la 30e journée entre l'OL et Rennes ne manque pas de piment. Outre le fait qu'il peut permettre à Lyon de décrocher son sixième titre consécutif, il offre également un match dans le match entre les deux lignes défensives les plus imperméables de France.
Lors de leurs trente-et-un premiers matchs de la saison, Lyonnais et Bretons ont fermé boutique à double tour. L'OL est resté étanche à douze reprises (six à domicile et six à l'extérieur), mais le Stade Rennais a fait mieux encore puisqu'il a conservé ses buts vierges à treize occasions (sept à domicile et six à l'extérieur). Lyonnais et Bretons ont concédé trois buts - leur plus mauvaise performance - une seule et unique fois (Valenciennes - Rennes 3-1 ; Lyon - Sochaux 3-3), mais Rennes a encaissé deux buts dans un même match à quatre reprises (contre Lille, Sedan et l'OM deux fois) alors que cela n'est arrivé à Lyon qu'à deux reprises (contre Bordeaux et Toulouse). A domicile, c'est la défense rennaise qui est la plus performante (0,75 but par match contre 0,80 pour l'OL)... tandis qu'à l'extérieur c'est la défense lyonnaise qui l'emporte (0,68 but par match contre 0,80 pour le Stade Rennais).
Les différences entre les lignes arrière de Lyon et de Rennes apparaissent très maigres. Ce qui donne encore plus de relief à la performance des défenseurs bretons. Quand on observe de plus près les défenses type des deux formations, elles devraient en théorie être, en effet, assez éloignées l'une de l'autre.. Le quintet Pouplin (31 matchs), Melchiot (25), Edman (25), Faty (20) et Mensah (16) n'est en rien comparable avec le quintet Coupet (26), Cris (26), Abidal (26), Réveillère (25) et Squillaci (24). Le premier a 25,2 ans de moyenne d'âge quand le second affiche 28,6 ans. Le premier compte certes trois internationaux avec Melchiot (Pays-Bas), Mensah (Ghana) et Edman (Suède), mais le second ne compte que des internationaux dont deux finalistes de la dernière Coupe du monde. Enfin, si Melchiot n'était pas passé par Chelsea, le palmarès des défenseurs rennais serait nul et vierge tandis que les cinq défenseurs lyonnais, déjà bardés de titres, sont en passe d'en gagner un nouveau. Sans compter que la défense de Rennes évolue ensemble depuis peu alors que celle de l'OL possède des automatismes depuis plusieurs années. Autant de différences qui soulignent combien le match défensif entre l'OL et le Stade Rennais est inattendu à ce stade de la compétition (lire 3 questions à Pierre Dréossi).
Au final, malgré leur différence de profil, les défenses lyonnaise et bretonne sont pourtant bel et bien les deux meilleures de France. Au coude à coude, elles vont se disputer le titre symbolique de meilleure défense de la Ligue 1 jusqu'à la fin de la saison. Qui sera la gagnante ? Une chose est sûre, au match aller, la défense lyonnaise a plié devant Rennes. Dimanche, à Gerland, il faudra que ce soit l'inverse si les Lyonnais veulent être champions à l'issue du match...
J.T.

Il a débuté en L1 contre Rennes
Toulalan, Nantes – Rennes : 3-1, le 23 mars 2002
Jérémy Toulalan n'a pas pris part au dernier titre de champion de France remporté par Nantes en 2001. A l'époque, il est bien chez les Canaris, mais il évolue en réserve des pros. Ce Nantais pure souche ne fera ses débuts en Ligue 1 avec les Canaris qu'en mars 2002, contre Rennes. Ce sera d'ailleurs son seul match de la saison. Les quatre saisons suivantes, Toulalan disputera 93 autres rencontres de Ligue 1 avec Nantes et n'inscrira qu'un but. Avant de partir pour Lyon l'été dernier.
Ils ont débuté en L1 contre Lyon
Faty, Toulouse – Lyon : 1-1,
le 17 février 2001
Sorlin, Lyon - Montpellier : 1-2,
le 31 juillet 1999
Il a inscrit son premier but en L1 contre Lyon
M'Bia, Rennes – Lyon : 1-0 (13e), le 4 novembre 2006
6
A l'issue de cette rencontre contre Rennes, l'OL ne compte plus que six points d'avance au classement sur son dauphin Bordeaux alors qu'un mois et demi auparavant il en totalisait quatorze.
L'adversaire
Bruno Cheyrou
Lille, Liverpool, Marseille, Bordeaux, Rennes. Bruno Cheyrou a déjà pas mal baroudé. International français, il compte trois sélections. Un chiffre modeste qui illustre le fait qu'il n'a pas pleinement convaincu dans les différents clubs où il a évolué. Après de tonitruants débuts à Lille avec qui il est devenu champion de France de L2 en 2000 et avec qui il a disputé une Ligue des champions, Liverpool est venu le chercher dare-dare. Mais en deux saisons avec les Reds, Bruno Cheyrou n'a pas fait d'éclat : 31 matchs et 2 buts. Ensuite, il n'a fait que passer à Marseille, puis à Bordeaux. Cette saison, avec Rennes, son emprise sur le jeu est redevenue plus conséquente.
Une renaissance ? A 28 ans, c'est l'âge idéal.
Simon Pouplin
2 matchs, 15 matchs, 31 matchs. En l'espace de trois saisons, Simon Pouplin, 21 ans, a fait des pas de géant. De gardien numéro 2, ce jeune breton est devenu en deux temps trois mouvements le titulaire des buts du Stade Rennais. Avec pour doublure un certain Christophe Revault qui affiche 322 matchs de Ligue 1... Cette saison, Simon Pouplin a été de toutes les sorties de Rennes. Aujourd'hui, il est à part entière l'un des symboles de la jeune et brillante génération de gardiens de buts français.
Daniel Moreira
A 29 ans, Daniel Moreira est en panne. Joueur le plus expérimenté du Stade Rennais (332 matchs et 68 buts en Ligue 1), cet homme du Nord qui a fait ses débuts à Valenciennes (N1) en 1995, n'a toujours pas trouvé le chemin des filets cette saison. Un véritable mystère pour ce joueur qui, depuis ses débuts parmi l'élite avec Guingamp en 1996, a inscrit une moyenne de 7 buts par saison. Peut-être Daniel Moreira va-t-il retrouver le chemin des buts face à Lyon contre qui, le 15 mars 1997, il inscrivit son premier but en Ligue 1...
Rennes en chiffres
13
Avec treize nationalités représentées dans son effectif, le Stade Rennais est le club le plus cosmopolite de la Ligue 1.
38
Avec 38 millions d'euros de budget, selon les chiffres communiqués en début de saison, le Stade Rennais possède le dixième budget des clubs de la Ligue 1.
1901
Fondé en 1901, le Stade Rennais est le troisième plus ancien club de la Ligue 1 après Bordeaux créé en 1881 et l'OM fondé en 1899.
Trois questions à Pierre Dréossi, entraîneur de Rennes
JDM : Votre équipe va peut-être servir de sparing-partner à l'OL dans l'acquisition de son sixième titre. Qu'est-ce que cela vous inspire et, en tant que joueur, avez-vous déjà vécu pareille expérience ?
Pierre Dréossi : Il ne me semble pas que cela me soit déjà arrivé... En fait, si, je crois que j'ai déjà vécu ça avec Cannes. Une année, on a rencontré Marseille qui jouait pour le titre à deux ou trois journées de la fin du championnat. Il faudrait vérifier (rires)... Face à Lyon, cette situation m'inspire forcément beaucoup de craintes. Pour les Lyonnais, le fait de jouer pour le titre, ce sera forcément un supplément de motivation. Déjà qu'ils sont plus forts que nous, ça peut s'avérer très dangereux pour nous. En tout cas, en ce qui nous concerne, on ne va rien changer. On a déjà assez de souci comme ça puisqu'on va rejouer trois jours après et qu'on a pas mal de blessés.

Lyon et Rennes sont les deux meilleures défenses de la Ligue 1. Que des jeunes comme Pouplin et Faty soient aussi solides dans la durée que des vieux briscards comme Coupet et Cris, c'est surprenant. Comment expliquez-vous cela ?
C'est une volonté collective de bien défendre. Nous travaillons beaucoup à l'entraînement pour être bien organisés défensivement. Et comme mes joueurs montrent un vrai respect des mises en place tactiques, ça fonctionne très bien pour notre défense. On recherche constamment un équilibre de jeu. On tient à ne pas prendre des risques incontrôlés. En tant qu'entraîneur, je ne peux pas concevoir le jeu sans une solide assise défensive. Cela étant, contre Lyon, trois de mes quatre défenseurs habituels ne seront pas sur la pelouse en raison de blessures...

On vous présente souvent comme le coach-surprise. Savez-vous aujourd'hui si vous allez poursuivre dans la fonction d'entraîneur du Stade Rennais ou, au contraire, retrouver votre ancien poste de manager-général ?
On verra... La décision qui sera prise avec le président et l'actionnaire majoritaire sera la bonne. Nous allons discuter de tout cela très prochainement, mais ce n'est pas encore tout à fait d'actualité. Pour ma première saison sur un banc de touche, j'ai eu la chance de travailler avec un bon groupe. Cela ne signifie rien pour la suite des événements, mais la satisfaction est là. En tant qu'entraîneur, pour moi, le plus important est de pouvoir travailler dans l'adhésion, le respect. J'espère que ça continuera ainsi jusqu'au bout de la saison.
Propos recueillis par J.T.

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