Aujourd'hui, avec près de 8% du CA global hexagonal, c'est l'une des places fortes du e-commerce. Les 3 et 4 mai prochain, la 4e Convention e-business se tient au Palais des Congrès.
Juillet 1997. Laurent de la Clergerie, 27 ans, une licence de sciences économiques et un diplôme d'ingénieur en électronique/informatique en poche, lance ldlc.com, vente on-line de matériels informatiques. Le site est l'un des tous premiers e-commerce français.
Avril 2007, le groupe affiche 150,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, après une introduction en bourse très remarquée.
"Ça a créé une grosse dynamique à Lyon, explique Thierry Alvergnat de l'Espace Numérique Entreprises*. Ça a rendu la chose tangible. Les gens se sont dit : "à Lyon, pourquoi pas, ça marche !". Il y a également le fait que dans la zone urbaine de Lyon, il existe un gros pôle logistique et TIC (ndlr : technologies de l'information et de la communication), ça aide beaucoup."
A l'heure actuelle, 240 sites marchands sur Internet sont officiellement recensés en Rhône-Alpes. "D'autant qu'il y en a au moins autant "invisibles", à savoir des PME qui vendent en ligne sans être inscrites comme e-marchands dans l'annuaire webmarchand de référence" précise Alain Laidet, directeur de la publication de www.ebusiness.info.
100 euros/mois le petit e-commerce
Egalement cofondateur de Lyon Infocité**, c'est lui qui organise, pour la 4e année consécutive, la Convention e-business de Lyon, un grand rendez-vous - "gratuit comme Google" - qui présente toutes les innovations pour devenir un crack du commerce en ligne.
Et des solutions, il y en a. Dernier exemple en date : Dotsoft, une jeune start-up de Caluire fournit les solutions clé en main "les plus sécurisées et les plus performantes actuelles" pour la conception et la gestion de son e-commerce (lire encadré). A condition d'y mettre le prix.
Mais aujourd'hui, avec la démocratisation du commerce en ligne, pas besoin d'avoir un gros capital."On est à un tournant décisif à mon avis, assure Alain Laidet, patron de ebusiness.info. Avant, Internet c'était cher, compliqué et du boulot. Aujourd'hui, pour cent euros par mois, vous avez votre propre e-commerce !". A tel point que depuis le début d'année, l'Espace Numérique Entreprises de Lyon accompagne 1 à 2 futurs e-marchands par semaine, contre 1 seul par mois en 2005. "Le moindre site de commerce en ligne qui se monte fait du chiffre d'affaires directement" précise Thierry Alvergnat.
En Rhône-Alpes, le e-commerce pèse 1,5 milliard d'euros
Les exemples sont légion. Le fleuriste Interflora enregistre 4 500 commandes/jour sur son site, Decitre fait plus de 2,5% de son chiffre d'affaires sur le Net, le site voironnais king-jouet.com a enregistré 6 millions d'internautes en 2006 avec des ventes qui ont progressé de 35%, et artprice.com de Thierry Ehrmann bat tous les records avec un CA de 3,5 millions d'euros pour un résultat net de 2,4 millions d'euros. Mieux encore, Luc Perret, un ancien installateur de portails de Vaulx-en-Velin recyclé sur le Net pour raisons de santé, vend aujourd'hui pour 100 000 euros mensuels de télécommandes. "Mon business plan tient en une ligne : "j'ai mal au dos, j'ai une idée, je pense qu'elle est bonne, je fonce". Tout est possible avec Internet, il suffit de trouver le truc."
* Association d'aide à la création d'entreprises sur Internet. www.ene.fr
** Association qui a pour objectif d'accompagner le développement et la structuration des acteurs des technologies de l'information dans la région lyonnaise.
Dotsoft, la start-up lyonnaise qui concurrence IBM
Ils sont une trentaine d'ingénieurs spécialisés basés à Caluire, la plupart avec un gros background informatique, et s'attaquent à des géants de l'e-business comme IBM ou encore Cegid.
Leur nom : Dotsoft. Leur domaine d'activité : l'édition de webgiciels (logiciels 100% web) de gestion intégrée. En gros, ils s'occupent de la gestion de e-commerces avec les dernières technologies de pointe. Leur point fort : un logiciel révolutionnaire au nom reptilien de Replicator, un système de gestion qui permet de traiter des millions de données simultanément. "Le site qui passe par Dotsoft peut ainsi gérer, sans aucun bug, un nombre de commandes illimitées en même temps. On passe de la préhistoire au XXIIe siècle" précise Denis Gachon, responsable de la Business Unit de Dotsoft. Tous les stocks, les flux de marchandises, les points de vente sont gérés d'un seul serveur. Autrement dit, Dotsoft n'installe pas de logiciels sur chacun des ordinateurs de votre commerce on-line. Ils sont installés sur un seul serveur central qui gère tout à distance. Il aura fallu 6 à 10 ans de R&D pour développer Dotsoft. Mais les efforts ont payé : Conforama, Décathlon, IKKS, le Groupe Zannier ou encore Connexion leur font confiance.
Pour 2007, la société de Caluire table sur un CA de 4 millions d'euros (+45%).
Lyon sur le web
Quelques sites pionniers
www.bexley.fr (1996 - chaussures), www.ldlc.com (1997 - matériel informatique), www.decitre.fr (1997 - livres), www.interflora.fr (1998 -fleurs), www.telecommande.fr (1999 - telecommandes de portails), www.artprice.com (1999 - art), www.topachat.com (1999 - high-tech), loisirs-vtt.fr (1999 - articles de sport), www.madeindesign.com (1999 - objets et mobilier design)...
Les p'tits derniers
www.envoituresimone.com (co-voiturage), www.kipetille.com (2006 - chiens et chats), www.rueduteeshirt.com (2006 - tee-shirts personnalisés), www.maboutique-minceur (2006 - santé, beauté, fitness), www.kookit.com (2006 - cuisine, table), www.ubicmedia.fr (2006 - plate-forme de diffusion de contenus multimedia), discounteo...
Les deux plus grosses gamelles
perenoel.fr (1999/2003 - Saint-Etienne) : l'une des premières société de e-commerce en France et aussi LE scandale français. La société a fini en liquidation judiciaire et son PDG devant la cour d'appel de Lyon. En mars 2007, la cour d'appel de Lyon a condamné ce dernier à 9 mois de prison avec sursis pour "publicité mensongère".
c-mescourses.fr (1999 /2002 - Saint-Etienne) : site de distribution alimentaire en ligne français, créé par le groupe Casino d'abord sur la région lyonnaise, puis à Paris. Le cybermarché n'a pas atteint son seuil de rentabilité.
Les commentaires sont fermés