CHRONIQUE : SACRIFICE DE POULETS

La franchise, aux méthodes controversées, prendra la place d'une autre enseigne du groupe, Pizza Hut, qui ne semblait plus rassasier le public estudiantin.

Lyon, capitale mondiale du cochon et de la triperie en tout genre, s'apprête à fêter le poulet. Un Kentucky Fried Chicken, KFC pour les non initiés, déballe huile et panure au pied d'un de nos établissements universitaires. Cette immense chaîne, créée par feu le Colonel Sanders, figure de proue de l'enseigne et sorte de colonel Trautman de la restauration rapide, propose, depuis bientôt 70 ans, une recette déclinable à l'infinie : le poulet frit. Comprendre par "infini" la déclinaison d'assaisonnements qui va d'épicé à mortellement épicé. Ce qui promet de belles visites chez votre gastro-entérologue.
Mais au-delà des problèmes de transit, KFC brille pour sa fameuse recette secrète aux 11 aromates et le massacre annuel de 850 millions de volailles - Ce qui ne veut pas dire grand-chose finalement quand on le compare à l'anéantissement de la race bovine ou au désarroi d'une truie habitant la région. Depuis 2003, la PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), qui décidément digère bien mal les épices, appelle au boycott de l'enseigne et dénonce les sévices portés aux poulets. Leur dernier communiqué nous apprend que "les fournisseurs de KFC leurs cassent les cuisses, leur tranchent la gorge et versent de l'eau bouillante sur eux alors qu'ils sont pleinement conscients". Lors de cette opération, la PETA a reçu le soutien du Dalaï Lama, de Paul McCartney et de Pamela Anderson. Pour répondre à cette levée de people, KFC décide de s'attirer les faveurs du souverain pontife en lui demandant de bénir son nouveau sandwich au poisson à 99 cents pour "aider les chrétiens à mieux vivre leur foi et ainsi pratiquer le carême avec le KFC fish snacker". Benoit XVI, qui ne bénit probablement pas la bouche pleine, n'a à ce jour pas donné suite.
Mais ce n'est finalement pas tout à fait Lyon qui devrait bénéficier du rayonnement d'une telle enseigne qui mêle si subtilement mutilation et marketing. C'est à Bron, jonchant le campus Porte des Alpes, que KFC a décidé de déposer ses friteuses sur les vestiges d'un autre géant de la junk-food : Pizza Hut. C'est donc tout averti que les étudiants de l'Université Lumière Lyon 2 s'apprêtent à accueillir les produits du Colonel Sanders. Célèbres également pour être les plats les plus demandés pour le dernier repas des condamnés à mort outre-Atlantique, idéal donc avant un examen.

www.kfc.fr
www.kentuckyfriedcruelty.com

www.petafrance.com

www.pamelaanderson.com

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