Finalement les ouvriers d'Arkema ont accepté le plan de restructuration de la direction, corrigé à la marge. Au bout du compte, le groupe chimique ne va supprimer "que" 196 postes sur les 226 prévus par le plan de "recentrage des activités sur les secteurs à haute rentabilité".
Depuis la fin du mois de mars et le premier blocage de dix jours du site, la direction a été amenée à revoir sa copie à trois reprises. Une première fois, elle a accepté le principe d'une expertise économique indépendante et s'est engagée à ne pas procéder à des mutations contraintes. La deuxième fois, la direction a présenté au comité d'entreprise un plan social qui prévoyait la suppression de 196 postes. Et la troisième fois, sous la pression du second blocage orchestré par la CGT, la limite d'âge a été abaissé de six mois (à 56 ans en production) pour pouvoir bénéficier de préretraite.
Au final, Arkema ne procédera à aucun licenciement sec pour mener à bien son plan social. La plupart des suppressions de poste se feront sous la forme des préretraites (140 de prévus) et de mutations. Mais le groupe chimique n'a pas retenu la proposition alternative des syndicats, née de l'expertise économique du site. L'idée était de valoriser les sous-produits, sous la forme de l'anydrite, qui entre dans la composition du ciment. Ce qui avait pour triple avantage de baisser le coût de l'acide, d'éviter le rejet de sulfate dans le Rhône et surtout de maintenir davantage d'emplois. "Cela entraînerait un investissement de 30 millions d'euros dans un four neuf et un surcoût de cinq millions par an", estime Sophie Suc, directrice de la communication d'Arkema. Du côté des syndicats, l'amertume prédomine. "Sur le plan social on a arraché des victoires, explique Guy Commarmond, secrétaire CGT du CE. Mais sur le plan industriel, on a rien gagné si ce n'est la promesse d'un hypothétique investissement dans un nouvel atelier".