Cette province de l'Ouest du Soudan, frontalière avec le Tchad et la République Centrafricaine voit s'opposer des milices "arabes" à la solde du gouvernement soudanais et des rebelles "noirs" qui se soulèvent depuis 2003 pour une meilleure répartition des richesses.
Le drame du Darfour a engendré des massacres, des destructions de villages, des viols, des exodes et des famines dans les camps de déplacés. "Sans les ONG présentes sur place, le nombre de victimes serait encore plus impressionnant. Le Darfour est la plus grosse action humanitaire jamais menée", explique Patrick Verbruggen, directeur de Triangle Génération Humanitaire. Aux côtés d'ONG nationales comme Médecins Sans Frontières ou Action Contre la Faim, Triangle a été la première ONG lyonnaise présente sur le terrain en 2005. De l'assistance immédiate aux victimes, à l'approvisionnement en eau dans des camps, Triangle s'implique aussi dans des projets agricoles. Il y a actuellement 15 membres de l'ONG lyonnaise au Darfour.
La violence, "comme un loup qui rôde"
Mais il y a aussi des implications plus personnelles. Le Lyonnais Tanguy Cougard est parti en 2004 pendant huit mois au Darfour. Cet hydraulicien, membre de l'antenne lyonnaise d'Action Contre la Faim, alimentait en eau potable les camps de réfugiés. Bien qu'il n'ait pas assisté à des massacres, Tanguy explique qu'on ressent la violence partout au Darfour. "Elle est comme un loup qui rode et qui inquiète les populations". Même quand on est sur place, il est difficile de comprendre la situation complexe dans laquelle cette province grande comme la France est plongée. "On a une vague idée du contexte général, des relations diplomatiques...On sait qu'ici des rebelles se sont battus entre eux". Tanguy était triste de quitter le Darfour : "Je m'étais vraiment attaché aux gens et c'est la mission humanitaire où je me suis senti le plus utile."
Quatre ans après le début du conflit, une antenne régionale du Collectif Urgence Darfour va enfin se monter à Lyon. Réunissant une dizaine d'associations de défense des Droits de l'Homme, son but est de mobiliser l'opinion publique. Comment ? En signant une pétition et en organisant des réunions d'information. Maigre contribution? "On ne peut pas faire grand chose ici, mais quand on voit le nombre de personnes qui ne sont pas au courant, sensibiliser et faire signer une pétition, c'est déjà important" se défend Marie Poinet de SOS Racisme.
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