Didier Migaud député socialiste de l'Isère prend la tête de la commission des finances. C'est la revanche des Rhonalpins ?
Bernard Accoyer : Oui, nous sommes Rhonalpins et fiers de l'être. Je suis d'ailleurs né à Lyon et j'y ai fait mes études (...) Migaud est un homme intelligent que je connais bien. Je souhaite qu'il saisisse cette ouverture très importante que représente l'élection à ce poste d'un membre de l'opposition. C'est la première fois ! Je souhaite qu'il favorise un travail constructif et non pas des manœuvres politiques.
François Hollande a souhaité que vous soyez indépendant de l'Elysée. Le serez-vous ?
Je n'ai rien à répondre à cette remarque. Je serai le président de tous les députés. Je ferai respecter les droits de tous les parlementaires, y compris de ceux de l'opposition. En contrepartie, j'attend que tout le monde fasse son travail de façon respectueuse vis à vis du règlement, des autres Parlementaires et des Français.
@En parlant de respect, comment avez-vous apprécié la façon dont Patrick Devedjian a traité madame Comparini ?
Le propos n'a pas été tenu dans l'hémicycle, ni même dans l'Assemblée. Mais c'est une grosse bêtise. Patrick Devedjian s'est excusé publiquement, l'incident est clos.
Quel type de président serez-vous ? Ferez-vous des réformes ?
Le président de la République a souhaité que le parlement soit un lieu de démocratie apaisé, le parlement d'une République irréprochable. Je m'y efforcerai. C'est ce que souhaitent les Français. Cela veut dire des réformes. Il faut en particulier que le Parlement exerce dans de meilleures conditions ses missions, notamment celles de contrôle.
Quel est l'homme politique que vous admirez le plus ?
De Gaulle bien entendu. Il a relevé la France dans une période critique et donné à notre pays des institutions solides.
Est-ce une nouvelle période qui s'ouvre avec Sarkozy ?
C'est évident. Les Français l'ont élu en toute connaissance de cause pour qu'il applique son projet. Je ferai ce que je pourrai pour aider à sa mise en œuvre.
Un Lyonnais à la tête du Parlement
Né dans le 3e arrondissement, Bernard Accoyer a fait ses études de médecine à Lyon, période pendant laquelle il s'est lié d'amitié avec Jean-Michel Dubernard. Puis il a passé son internat à Grenoble avant de partir à Annecy dont il est devenu député. Président pendant 4 ans du groupe UMP à l'Assemblée, groupe tiraillé entre les chiraquo-villepinistes et les sarkozystes, Bernard Accoyer a su maintenir une cohérence grâce à un sens du contact apprécié. Dans la bataille de candidature interne à l'UMP, Accoyer avait le soutien implicite de Nicolas Sarkozy ce qui lui a permis de battre Patrick Ollier, président de l'assemblée sortante. Accoyer dont la fille vit à Lyon affirme qu'il "continue à acheter ses andouillettes et ses quenelles aux Halles".
Hommage à "l'ami Dubernard"
Le nouveau président de l'Assemblée nationale a tenu à rendre hommage dans Lyon Capitale à Jean-Michel Dubernard qui vient de perdre son siège de député de Lyon. "Jean-Michel Dubernard est un de mes plus proches amis depuis plus de 40 ans. Je le connais très bien. Je suis médecin et j'ai fait mes études avec lui à Lyon. A titre personnel, je regrette donc qu'il ne soit pas élu. Mais je le regrette aussi parce que c'était un parlementaire de haut niveau, au-delà de la sommité médicale mondiale reconnue et incontestée qu'il est".
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