On parlait de traversée du désert avant la sortie en 2002 de Boucan d'enfer (4 ans sans se produire avec les Enfoirés, c'est moche), avec Rouge Sang, son dernier album, on déambule artistiquement dans une steppe plutôt aride. Aussi engagé que le journal de 13h de Jean-Pierre Pernaut, Renaud traite, vaille que vaille et sans négliger le moindre cliché, des thèmes fort originaux : l'industrie du tabac, la politique américaine, le nucléaire, la faim dans le monde, les potiches à la télévision, le labeur du paysan ou le 4x4 du bobo... Et quand il reprend en espagnol, noyé par un phrasé si particulier, son ode à Ingrid Betancourt, ce sont tous les guérilleros du monde entier qui se fendent un peu la gueule. Avec ce dernier opus, Renaud voulait montrer au public qu'il n'avait rien perdu de sa verve et de son mordant, malheureusement, les canines sont élimées. Finalement, l'artiste demeure un téléspectateur comme les autres.
Renaud, le 13 juillet à 21h30 au Théâtre antique de Fourvière, Lyon 5. 04 72 32 00 00 ou www.nuitsdefourviere.com
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