Ils serviront de combustibles pour des cimenteries.
A l'heure des grands chassés-croisés de l'été, Aliapur, une entreprise lyonnaise leader dans le recyclage et la valorisation des pneus a trouvé une façon de soulager le trafic sur la vallée du Rhône. En effet, c'est 1 000 tonnes de pneu broyés qui vont être acheminés au Maroc par transport fluviomaritime, c'est à dire sur un seul et même bateau tout au long du trajet. "Ils sont suffisamment plat de cale pour remonter le fleuve et suffisamment haut et quillés pour affronter la mer Méditerranée," explique Christophe Dubois, un responsable. Chargé à fond de cale, le broyat de pneu est parti du port de Valence sud-Salaize sur Sanne le 1er août en fin d'après-midi. Après 5 jours de voyage prévu, il arrivera au port de Nador au Maroc.
Ainsi, c'est l'équivalent de 40 poids lourds qui n'auront pas à circuler sur les autoroutes, donc moins de pollution atmosphérique et de bouchons. En plus d'une alternative de transport plus écologique, ces pneus broyés vont servir de combustible. Leurs destinations finales sont des cimenteries marocaines, évitant ainsi à celles-ci de consommer des énergies fossiles. En effet, le pneu broyé a une capacité calorifique proche de l'anthracite.
Et si la simple idée de la fumée noire d'un feu de pneu n'évoque pas l'écologie au premier abord, "les fours de cimenteries (sont) spécifiquement équipés d'un système de traitement des fumées" rassure Aliapur. "Les cimenteries que nous fournissons là-bas appartiennent à un groupe suisse appliquant des standards environnementaux européens," poursuit M. Dubois "plusieurs cimenteries en France sont aussi alimentées en pneu par nos soins." A la différence près que les marocaines sont livrés gratuitement alors que les françaises sont rétribuées pour accepter un combustible qui a encore mauvaise presse.