Le genre de flic qui a vu défiler, menottes aux poings, les "beaux mecs" de l'époque dans son bureau. Autant dire que la criminalité, il en connaît un rayon.
En 1978, quand Claude Catto débarque à Lyon, tout juste sorti de l'école nationale supérieure de police de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, le "gang des Lyonnais" vient d'être arrêté. Cet ancien étudiant en droit commence inspecteur, puis gravit rapidement les échelons de la PJ pour devenir commissaire. Pendant 7 ans, c'est lui qui dirige le groupe de répression du banditisme, puis la division criminelle. Jusqu'en 1989, ses équipes démantèlent toutes les grosses affaires lyonnaises : celle des convoyeurs de fonds de Caluire, celle du brigadier Hubert, tué dans un hold-up, ou encore celle du général Delfosses, abattu de quatre balles lors d'un braquage d'une banque commis par des membres du groupe terroriste Action Directe. " A l'époque, Lyon valait Marseille en terme de criminalité. On avait régulièrement des règlements de comptes sur le trottoir." Autrement dit, ça défouraillait à chaque coin de rue.
Glorieux faits d'armes
Les faits d'armes de Claude Catto lui valent d'être promu directeur-adjoint du SRPJ de Toulouse. Il fait un détour au ministère de la Justice, à Paris, puis passe quatre ans au Maroc, comme attaché de sécurité intérieur au Service de coopération technique internationale de police (SCTIP). C'est lui, enfin, qui prend la tête de la PJ d'Orléans.
Arrivé en juillet dernier à la tête du 2e plus gros service de police judiciaire de France, Claude Catto reprend les (nombreux) dossiers en cours. "La criminalité a bien changé à Lyon, admet-il dans son fauteuil de la rue Marius Berliet. Les voyous d'aujourd'hui sont plus casse-cou et aussi plus violents".
Fan de la série télé "Cold Case, affaires classées", le boss de la police lyonnaise entend bien, justement, classer un maximum d'affaires lyonnaises. Et quand on lui demande si les gangsters n'ont pas toujours un train d'avance sur la police, il sourit. "Un wagon seulement...".
* Directeur interrégional de la police judiciaire de Lyon