JACQUES GERAULT, LE PREFET TONTON FLINGUEUR

Les Roms et les prostituées, "éparpillés façon puzzle", peuvent en témoigner.

Grand amateur du film de George Lautner, Jacques Gérault a fait une entrée fracassante sur la scène lyonnaise. A peine apprenait-on sa nomination en juin que Jean-Jack Queyranne (le président PS de la Région) montait au créneau pour dénoncer "le verrouillage politique" orchestré par Nicolas Sarkozy. Car ce préfet de 56 ans n'a pas fait qu'écumer les préfectures et sous-préfectures de la France profonde, il a aussi occupé les postes de directeur adjoint puis de directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur. Avec pour patron de 2005 à 2007, Nicolas Sarkozy. A son contact, il a appris, selon ses termes, "la culture du résultat", "au service des préoccupations des concitoyens".

Appliqué au terrain lyonnais, cela se traduit par la multiplication de médiatiques opérations coups de poings pour déloger les populations indésirables. Le 12 juillet, il n'hésite pas à appeler la presse pour qu'elle montre le nettoyage de Perrache des camionnettes de prostituées. Un mois après, opération de police après opération de police, plus une seule ne subsiste. Le 1er août, le premier bidonville de Roms est évacué à la Soie (Villeurbanne). Le 28, c'est au tour du camp du Puisoz (Vénissieux). Aux prostituées et aux Roms, il promet des "mesures de réinsertion". On demande toujours à voir. Pendant ce temps-là, lui qui reconnaît n'avoir qu'"une connaissance touristique de la région", potasse ses dossiers, consulte et va sur le terrain. Pour, peut-être demain, réaliser des "opérations coup de poing" sur le Lyon-Turin, l'A89 ou le contournement ferroviaire de Lyon. Autant de dossiers en souffrance qui attendent que le préfet mouille la chemise.

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