Dans une article du quotidien Les échos, paru mercredi 19 septembre, Dominique Perben dénonce le manque d'ambition de la municipalité quant à la candidature au titre de capitale européenne de la culture. Le postulant UMP y déplore l'absence de chef de projet et déclare : " Il aurait été préférable d'aider la voisine rhônalpine, Saint-Etienne, qui s'était portée candidate auparavant, à emporter la mise. "
Aussitôt, Patrice Béghain, adjoint au maire de Lyon, lance les missiles sous la forme d'un communiqué : " Au moment où toutes les forces lyonnaises, culturelles et économiques, se mobilisent en faveur de notre candidature ", les propos de Perben peuvent " constituer un réel handicap ". L'adjoint à la culture d'ajouter : " Tous les Lyonnais se sont montrés enthousiastes pour cette aventure et une voix aussi dissonante ne peut que desservir la candidature de notre ville. "
D'évidence, les propos de Dominique Perben sont une gaffe.
Celui qui aspire à devenir maire de Lyon risque de déconcerter ses électeurs en ne soutenant pas sa ville, sur un projet qui ne manque pas d'intérêt pour le rayonnement lyonnais. La politique étant ainsi faite de stratégies binaires et de simplifications intellectuelles, une telle prise de position, même si séduisante et discutable, risque de le faire dégringoler.
Nonobstant, le désir de Patrice Béghain de ratatiner l'adversaire lui fait perdre, tout autant, le sens du commun. Prétendre qu'il existe une mobilisation de toutes les forces locales et un enthousiasme des lyonnais, c'est pousser un peu trop vite mémé dans les orties. On n'a pas encore vu les foules en délire défiler pour soutenir cette candidature. L'enthousiasme demeure, pour l'heure, quasi institutionnel et confidentiel, certainement pas populaire. C'est peut-être ce qui manque à Lyon : la ferveur. C'est peut-être ce qui anime Saint-Etienne... et qui rend sa candidature si sympathique.
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