BOUSCULADE AU MODEM

À droite, cela donne un peu d'air à Dominique Perben, qui avance de manière plus décomplexée dans ses négociations avec les millonistes. À gauche, le concert de louanges - Collomb en tête - témoigne d'une volonté de foncer sur l'espace libéré au centre. Mais sans Comparini, sa personnalité lyonnaise la plus médiatique, le parti de François Bayrou ne renonce pas à se présenter en "autonome". Alors qu'un bureau politique se réunit mardi autour du président Michel Mercier, ils sont déjà six à se positionner pour reprendre la tête de liste. Le plus connu est aussi le plus discret, Azouz Begag. Son potentiel électoral est sans doute fort, mais beaucoup le trouve trop "perso". Lui assure "jouer collectif" (lire ci-contre). Moins connue, Anne-Sophie Condemine pourrait incarner la "relève générationnelle" souhaitée par Comparini (lire ci-contre). Gilles Vesco, "monsieur Vélo'v" au Grand Lyon, est aussi sur les rangs. "Je prendrai ma décision au vue de la méthode de désignation. Je demande un vote des adhérents du Modem" confie-t-il. Vesco a cependant un handicap : sa désignation serait synonyme d'alliance à gauche au deuxième tour, alors que le Modem semble décidé à jouer l'ambiguïté jusqu'au bout. Un autre jeune doit se déclarer : Marc Augoyard, chargé de TD à Lyon 3. Il s'agit carrément de la "classe biberon" : "J'ai 25 ans, mais on a déjà eu à Lyon des maires très jeunes, comme Edouard Herriot (à 33 ans, ndlr). C'est l'âge de l'audace, il faut en profiter" défend-il. Bernadette Bertrix pourrait enfin tenter sa chance : "et pourquoi pas ?" Directrice d'un groupe de maisons de retraite, Bertrix à quelques titres à faire jouer : des postulants, elle est la seule à "exercer des responsabilités professionnelles aussi lourde", à avoir été adjointe sous Raymond Barre et à être élue à Lyon.

Qui est "Monsieur X" ?
Reste à savoir comment le remplaçant de Comparini sera choisi. Et tous les candidats potentiels s'interrogent sur la volonté de Mercier, qui a glissé qu'il avait un sixième nom en tête, issu de la société civile. "On nous a déjà fait le coup du Monsieur X, ça n'a pas marché !" lâche un des "candidats". Tous aimerait que ce choix se fasse rapidement, mais Mercier n'est pas du genre à se presser. "Le Modem n'a pas les moyens de faire campagne pendant 6 mois. Pour moi, ce n'est pas nécessaire de faire ce choix avant début janvier" confie un de ses proches, qui ajoute dans un sourire : "Si on vous disait le nom tout de suite, il n'y aurait plus d'effet de surprise". Avec le Modem, on s'attend désormais à tout.

Condemine, la "bobo" montante
Mardi dernier, Anne-Sophie Condemine déclarait dans Lyon Capitale à propos d'Anne-Marie Comparini : "Si elle n'y va pas, je déclarerai ma candidature." Le lendemain, Comparini annonçait dans Le Progrès son retrait de la vie politique... Simple coïncidence ? Condemine l'assure : "J'ai annoncé ma "disponibilité" il y a trois mois sur TLM. C'est Lyon Capitale qui a senti le vent en me reposant la question..." Plus exposée depuis, ses premiers détracteurs sortent du bois. "Elle se la joue gaucho avec Bayrou, mais c'est l'archétype de la bourgeoise du 6e" lâche l'un d'eux. "Si c'est comme ça que vous me voyez... Je ne renie pas mes origines. Le 6e, j'y vis." répond-elle. Une bourgeoise qui a viré bohème ? "Bobo, oui (rires)... Les nouveaux adhérents du Modem sont souvent comme ça, diplômés, très urbains, modernes, envie que ça change..." Elle pense d'ailleurs que l'image colle à la ville. "Lyon a changé. Elle a toujours été centriste. Et je crois que ce côté bobo, avec un projet ancré sur les questions du quotidien, ça peut marcher."

Begag, prêt à la jouer "collectif"
Interrogé lundi matin par Lyon Capitale, à son retour d'Indonésie, Azouz Begag l'a joue modeste : "Je débarque. Je vais aller à la rencontre de ma famille et voir comment on va gérer cette absence très préjudiciable. Comparini était la meilleure candidate, un femme expérimentée, qui a montré toutes les qualités humaines que le Modem incarne." Sera-t-il candidat ? "Tous les scénarios sont possibles." Peut-il se ranger derrière Condemine ? "Condemine, c'est très bien. On a besoin de femmes en politique... de femmes, et de minorités !" Il ajoute : "Le plus important, c'est qui est le mieux placé pour drainer le plus possibles de lyonnais et incarner un nouveau projet politique. C'est pas Azouz ou Anne-Sophie qui le décide. À ce niveau de jeu, on ne peut pas se permettre d'être personnel." Begag aimerait que le choix soit fait d'ici "fin novembre", mais ne plaide pas pour un vote des militants : "On n'a pas encore fait le plein d'adhérents, ce n'est pas représentatif. C'est à la direction du mouvement de choisir."

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