RENCONTRE DU TROISIEME TYPE

Aujourd'hui, la manifestation se développe sur de nouveaux créneaux, proposant au public, au-delà des projections de films, des cartes blanches, des colloques, des formations gratuites au montage ou encore, un Café-DV qui permet aux jeunes cinéastes de réaliser, en 48h, un film dans son intégralité. Autre nouveauté, la programmation est également visible sur le site web du festival pour prolonger le plaisir et s'ouvrir à un autre public. Rencontre avec Marc Ferrieux, l'un des trois fondateurs et directeur artistique historique de la manifestation.

Quelle est la philosophie de cette 6e édition ?
Etre une plateforme de découverte des jeunes talents, des jeunes réalisateurs, avec l'idée que la révolution numérique permet une nouvelle création cinématographique. Les films peuvent se faire chez soi et avec, a priori, moins de problèmes de budget. Cette liberté nouvelle permet de faire éclore de nouveaux cinéastes. On est vraiment sur un créneau défrichage et laboratoire du cinéma de demain.

Les films que vous présentez sortiront-ils un jour en salle ?
On fait un appel à films, on recherche des courts-métrages, des longs, des documentaires, des fictions... On a eu 1000 films inscrits cette année qui sont, généralement, difficilement diffusés au cinéma ou à la télévision. Sur les 1000, il y en a 800 qui n'ont aucun intérêt, on ne s'invente pas Godard ou Truffaut en quelques heures. Pourtant, sur ceux que l'on sélectionne au final, il y a des pépites, des films totalement novateurs qui réinventent l'écriture cinématographique et qui permettent de créer un nouveau cinéma.

Votre budget est passé de 90 000 euros en 2002 à 40 000 euros aujourd'hui, cette nouvelle orientation vers la jeune création n'est-elle pas plutôt induite par des soucis d'ordre économique ?
Pas du tout ! On n'a jamais voulu monter un festival technologique. Même si le numérique permet de créer un nouveau cinéma, c'est un prétexte pour montrer un jeune cinéma qui éclot, qui débute et cherche de nouvelles voies à explorer. Si on avait 3 millions d'euros, on montrerait les mêmes films. Mais l'accompagnement serait, lui différent avec plus de promotion, plus de relations internationales, on ferait venir plus de réalisateurs...

Comment expliquez-vous le désengagement de la Mairie dans le financement du festival ?
Dès l'origine, on n'a pas été soutenu par la délégation culturelle de la ville de Lyon, mais par les Relations Internationales qui ont trouvé plus d'intérêt à aider l'opération des sculptures de lions dans la ville. Il y avait un retour sur l'investissement plus intéressant à court terme. Bien heureusement, nous sommes soutenus par la région Rhône-Alpes, le département du Rhône et par de nombreuses entreprises privées.

Pensez-vous que la ville de Lyon se donnera un jour les moyens d'avoir son grand rendez-vous cinéma ?
On se demande toujours comment la ville qui a vu naître le 7e art n'a pas de festival d'envergure internationale. Il y a eu des centaines de projets, genre "Cinéma et Gastronomie", où on essayait de trouver des lyonnaiseries qui permettraient de créer un festival thématique. Il y en a eu beaucoup, il y en aura encore. En ce moment, on parle d'une étude, lancée par le Grand Lyon et commandée à l'Institut Lumière, pour étudier la faisabilité d'un événement important autour du cinéma. Comme par hasard, cela tombe à l'approche des élections municipales...

Festival Cinéma Nouvelle Génération, du 27 au 29 septembre à l'Embarcadère, 13 quai Rambaud, Lyon 2. 04 78 61 77 89 ou www.cinemanouvellegeneration.com

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