Ces dernières semaines, pas un week-end sans que des policiers ne se retrouvent impliqués dans des tensions avec des jeunes. Jean-Paul Borelli, du syndicat policier Alliance, confirme que sur le terrain les tensions sont de plus en plus vives. "Il y a une évolution de plus en plus négative vis à vis des forces de l'ordre." Pour le porte-parole du syndicat de police, les dérapages sont partagés. "De plus en plus de policiers sont insultés, caillassés. Après le résultat de tout ça, ce sont des dérapages qui arrivent." Autre son de cloche pour l'avocat Bertrand Sayn qui défend les intérêts de la Cirdel (Centre d'initiative et de réflexion pour la défense des libertés). "On a des procédures en cours de gens qui se plaignent au niveau des interpellations et des gardes à vue. Dernièrement, lors d'une audience, un policier qui comparaissait a expliqué au juge que c'est à l'école de police qu'on leur apprennait à faire une palpation systématique à toute personne qu'il contrôlait. Or, c'est illégal. Pour un simple contrôle d'identité on n'a pas à vous fouiller. Cela pose un souci de la formation des policiers." Une police qui a pris l'habitude d'user assez facilement du tutoiement auprès d'une certaine catégorie de la population. "Je suis opposé au tutoiement car un policier doit avoir une position de recul nécessaire à sa fonction, iI doit adopter une attitude qui n'est pas celle d'un copain," confesse Jean-Paul Borelli. Se pose alors la question des sanctions encourues lorsqu'un policier dérape ?. "L'institution a du mal à entendre et à juger ses dérives policières. Le parquet de Lyon pourrait être plus performant. Je ne dis pas qu'il ne fait rien, mais il peut faire plus", répond Bertrand Sayn. Jean-Paul Borelli estime que sa profession est la seule à subir autant de sanctions en cas de dérives. "Dès qu'un policier dérape, il est immédiatement sanctionné. Il est révoqué sur le champ."
Les flics sont-ils de plus en plus des cow-boys ?
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