Avec Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Naomi Watts. Américain. Thrillers. 1h40.
Bouleversée par la mort d'une jeune fille qu'elle aidait à accoucher, Anna (Naomi Watts) tente de retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l'ouvrage qu'elle tente de décrypter, la sage-femme rencontre Semyon (Armin Mueller-Stahl). Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu'elle possède va lui attirer de sérieux problèmes...
Les Promesses de l'Ombre est un film noir. Un polar sur la mafia dont l'histoire est tout ce qu'il y a de plus banal. Code de l'honneur, trahison, lutte du pouvoir, infiltration, meurtre, visages impassibles, des faibles et, bien entendu, des forts. Tous les ingrédients sont présents pour placer le film aux côtés des plus grands du genre. Ce qui le rend encore plus beau, c'est sans doute la manière avec laquelle David Cronenberg inscrit son style à l'écran, jusque dans les éléments clés du scénario. Sans verser dans le gore, il dépeint la débauche par l'alcool et le viol. Avec la mort, la chair se fait plastique et le sang est fluide comme de l'huile. Tantôt les corps sont figés, sculptés comme des personnages de caricatures, tantôt ils nous apparaissent tourmentés et en constante mutation.
En somme, l'univers des Promesses de l'Ombre est fascinant pour sa parfaite application du genre et pour l'implication de l'univers charnel et plastique de David Cronenberg.
À noter la performance de Vincent Cassel dans le rôle de Kirill, le fils homosexuel refoulé de Semyon, le chef du gang. Cassel reconstitue merveilleusement les dégâts provoqués par le devoir du fils et l'intransigeance du père, dans un milieu soucieux de conserver ses traditions.