Peplum fut une des excellentes surprises de la dernière Biennale de la danse. Le public était enthousiaste. Ceux qui l'ont raté alors vont pouvoir se délecter de ce spectacle, hystérisé par Nasser Martin-Gousset.
Dans sa création, le jeune chorégraphe, né de père égyptien et de mère corse, déversait ses effluves de rage, de sexe, de rock'n roll, d'inventivité et d'humour sur l'extravagant amour holywoodien d'Antoine et Cléopâtre. Ancien interprète de Meg Stuart, Sasha Waltz et Joseph Nadj, Nasser Martin-Gousset injecte, dans son écriture chorégraphique, folie, passion virevoltante et déchaînements avec la volonté de "pervertir la scène" qui "ne doit pas cesser d'être un lieu d'artifice et de sublimation".
Péplum de Nasser Martin Gousset, du 15 au 17 novembre à la Maison de la danse, 8, avenue Jean Mermoz, Lyon 8. 04 72 78 18 00 ou www.maisondeladanse.com
CRITIQUE
Il s'était posé à Lyon dans ses années de jeunesse. Nasser Martin-Gousset s'est envolé ailleurs. Peplum est issu de sa " fascination pour l'amour et son naufrage ". Ceux d'Antoine et Cléopâtre, de Liz Taylor et de Richard Burton, ces passions tumultueuses et mortelles qui n'existent plus dans notre époque superficielle et hygiéniste. Le chorégraphe dresse les membres de sa compagnie dans un spectacle qui pue le sexe, l'orgie des sens, l'amour sauvage. Un ballet déjanté, où la prouesse le dispute à l'humour, l'image à la musique. Peplum serait ce que contemporain veut dire : populaire et exigeant artistiquement.
Guillaume Tahnia