"Il y a un regain de qualité dans le court-métrage français"

Entretien avec Laurent Hugues, actuel directeur de la manifestation, en poste au cinéma le Zola depuis 12 ans.

Quel est le secret de longévité de votre festival ?
Tout au long des ces années, on a fait un travail sérieux où l'on reçoit les réalisateurs, on paie les copies, on les assure... On essaie toujours de passer les films en 35 millimètres dans les meilleures conditions. C'est important aujourd'hui pour un réalisateur d'être sélectionné et, encore mieux, primé à Villeurbanne. On a fait partie de cette vague de festivals qui a révélé des gens comme Klapisch, Jeunet ou Kassovitz. De ce fait là, on a une forte notoriété et un respect du milieu et du public. C'est également l'un des plus anciens festivals après ceux de Grenoble et de Clermont. Nous sommes une référence dans le milieu du court-métrage. Je dis parfois qu'on est plus connu ailleurs qu'à Lyon ou Villeurbanne.

La situation du court métrage est-elle inquiétante ?
S'il y a une incompréhension du court actuellement, elle est liée à une baisse de la qualité de la création française et francophone. Alors qu'on a cru, pendant longtemps, qu'on était la référence. Ce qui nous a incité à regarder ailleurs. On s'est tourné vers la production européenne qui est d'une richesse absolue. Et puis, il y eu l'effet numérique qui a été une révolution, une véritable bombe. Le nombre de films tournés en 35 millimètre s'est effondré. Le faible coût d'un film numérique a démocratisé le fait de tourner un film mais il n'a pas démocratisé le talent.

Vous paraissez remonté contre la production française...
Il y a quelque temps, on avait l'impression que les films voulaient plaire aux télés. C'était une production qui manquait de caractère et d'identité. Actuellement on sent une sorte de bruissement, quelque chose est en train de se passer dans le court-métrage français. Il y a un regain de qualité et surtout de contenu discursif. On est parfois dans la radicalité au niveau de l'esthétique, mais les réalisateurs ont de nouveau quelque chose à dire. Il y a un véritable engagement artistique et narratif, on est dans le courage, dans l'audace et la sélection de cette année reflète cette tendance.ï

28e Festival du Film Court de Villeurbanne, du 16 au 25 novembre au Cinéma Le Zola,
117 cours Emile Zola, Villeurbanne. 08 36 68 69 25
ou www.lezola.com

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