Vive l'autonomie !

Si donc les étudiants de Lyon 1 ne sont pas tous titulaires de cartes de l'UMP, comment expliquer le non-blocage ? Pourquoi donc ces étudiants continuent-ils d'aller en cours plutôt que de se rallier au mouvement contestataire ambiant ? Les étudiants scientifiques auraient-ils eux aussi des préoccupations bourgeoises ? Enfin, est-il seulement possible de poser le problème de l'autonomie des universités en dehors du débat politique ?
Loin des considérations pro ou contre gouvernementale, la raison du non-blocage de Lyon 1 réside peut-être dans l'esprit éclairé des étudiants scientifiques. Sans doute ces étudiants, confrontés chaque jour à la compétition entre laboratoires des grandes Universités mondiales, sont-ils plus à même de penser les enjeux du projet de Madame Pécresse. Mathématiciens, physiciens, biologistes et médecins ne savent-ils pas trop bien ce à quoi les financements privés les feraient accéder ? Plus encore, ne savent-ils pas trop bien que par une loi d'autonomie, les universités prospérantes seront à même de délivrer des diplômes de meilleure qualité ? Dès lors ces étudiants pourraient imaginer poursuivre leur activité de recherche dans des conditions décentes, alimentant davantage la créativité et l'ingéniosité française.
Hélas, les voix politiques tonnent plus fort ces derniers jours que les murmures épistémologiques. Si l'on fait grand bruit de la réforme des Universités, ce n'est que par le biais de discours politiques. Si donc tout doit se résumer à cela, qu' il appartienne au moins aux fanas de la politique de s'interroger quant à l'indépendance de la recherche et du travail universitaire lorsque celui-ci dépend entièrement des fonds publics. Y a t-il pas plus indécent pour une démocratie ?

Alexis Jakubowicz
Etudiant en droit et philosophie

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