"I'm not there", Bob Dylan

Comédie dramatique. USA. 2h15

Il fallait bien six acteurs, femme, hommes, enfant, noir ou blanc pour incarner sept périodes clefs de la vie de Robert Zimmerman mieux connu sous le nom de Bob Dylan. Un kaléidoscope de personnages qui s'entremêlent au gré du temps et des époques : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et "Born Again". Ils participent tous à l'esquisse de cette icône américaine manifestement insaisissable.

Lors de la sortie il y a presque neuf ans jour pour jour de Velvet Goldmind, Todd Haynes avait tout en main pour réaliser LE film culte sur le mouvement Glam Rock qui colora les années 70. Malgré un excellent casting, des références paraboliques à Iggy Pop ou David Bowie et des paillettes à en faire pâlir Régine, le réalisateur n'avait réussi qu'à exciter la presse pour, au final, hisser son œuvre au rang de sympathique curiosité. Avec I'm not there, Todd Haynes s'attaque à un autre mythe, celui du mystérieux Bob Dylan, vu à travers le prisme de son œuvre monumentale. Côté réalisation, Todd se joue des genres et des époques, passe du noir et blanc à la couleur, insère des témoignages dans sa fiction, de l'imaginaire dans le biographique comme autant de pièces pour composer un redoutable puzzle dont on aurait égaré le modèle. Pour compliquer le tout, le nom de Dylan n'est jamais explicitement cité tout au long du métrage et le réalisateur fait appel à six comédiens distincts pour, à chaque fois, illustrer une mouvance précise de la vie de l'artiste. Il sera parfois Woody, enfant noir de 11 ans, hommage à son idole Woody Guthrie ; Billy the kid, vieil outlaw retraité solitaire incarné par Richard Gere ; Jude, interprété par Cate Blachett, pour sa période pop art rock'n'roll androgyne ; ou encore le Pasteur John, campé par Christian Bale qui joue également le rôle de Jack, l'auteur compositeur interprète au folk contestataire. Autant dire que le tout est ultra référencé et il faut alors posséder bien des clefs, voire un sacré trousseau, pour pénétrer l'univers du bonhomme. Une vraie bonne idée au départ qui tourne rapidement au cauchemar pour un néophyte qui ne connaîtrait pas grand-chose à l'œuvre de Bob Dylan.

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