I Love Paris

Malheureusement -ou heureusement ?- ils tombent entre les mains de deux jeunes farceurs peu scrupuleux qui les entraînent dans une réjouissante cavalcade.

Avec La Vie Parisienne, sa sixième mise en scène d'Offenbach, Laurent Pelly remet au goût du jour l'humour et l'irrévérence du génial compositeur franco-allemand. Avec 15 solistes et 40 choristes, le metteur en scène qui revient sur la scène de ses débuts, propose un kaléidoscope sur une situation, une époque, avec du sexe dans tous les (re)coins en toile de fond. Laurent Pelly semble avoir réussi son pari : "Faire entendre les textes d'Offenbach de manière contemporaine, transformer La Vie Parisienne comme un opéra contemporain à notre temps". La Vie Parisienne c'est un peu comme une grande fête joyeuse où les bulles de champagne vous montent à la tête, frénétiquement. Des bulles qui font danser les plus réticents comme les p'tites femmes de Paris sur des cancans endiablés.

La Vie Parisienne du 18 au 31 décembre à l'Opéra de Lyon. www.opera-lyon.com.
Diffusé en direct sur France Musique le 29 décembre à 19h, et sur France 3 le 5 janvier, en 2e partie de soirée.

Entretien avec Laurent Pelly, metteur en scène

Lyon Capitale : La Vie Parisienne est la sixième œuvre majeure d'Offenbach que vous mettez en scène. Qu'est-ce qui vous plaît tant chez ce compositeur ?
Laurent Pelly : Offenbach, c'est du théâtre autant que de l'opéra, avec une bonne dose d'humour, d'insolence parfois très subversive. Les partitions ne relèvent pas toutes du génie, mais Offenbach a cette manière de tordre les conventions, avec une touche de poésie, d'ironie et de folie. Il y a du vaudeville, du Feydeau dans Offenbach, et grâce à la musique, la satire devient entraînante, frénétique.Et même si Offenbach garde un esprit très français, cette grivoiserie s'est depuis exportée. Cela touche donc les gens un peu partout.

Après La Belle Hélène ou Les Contes d'Hoffmann, vous avez choisi cette fois La Vie Parisienne...
La Vie Parisienne est le seul opéra comique, la seule opérette qui parle du temps, d'une époque. Contrairement aux autres œuvres d'Offenbach, il n'y a pas de véritable héros, de personnage central. L'histoire montre la vie à Paris sous Napoléon III, avec ces folles soirées où la bourgeoisie se laisse aller au libertinage. Les privilégiés, "les gens qui sont à leur aise", affluent de l'Europe entière pour mener cette fameuse vie dissolue dans la capitale. Une critique toujours d'actualité 150 ans plus tard...Il s'agit d'une satire de la vie moderne, avec des situations tellement vraies encore aujourd'hui comme les étrangers à la gare (2ème acte, ndlr), les boîtes de nuit (4ème acte), le plaisir à outrance... une vision contemporaine de la surconsommation du plaisir et de l'argent.
Les dialogues ont été réadaptés mais parlent de sujets actuels : le sexe qui est présent partout, les gens qui dépensent sans compter, ou même le fait qu'il n'y ait plus de véritable parisien. Quand on regarde Paris aujourd'hui, la ville la plus visitée du monde, c'est d'autant plus juste.
Et puis la morale de l'histoire est assez noire en fin de compte : les gens aisés se grisent pour masquer le vide de leur existence.

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