Paris, Cédirc Klapisch

France. 2h10

Pierre, danseur au Moulin Rouge, est gravement malade. Seule une greffe de cœur peut le sauver. Mais il n'a aucune certitude quant au succès de l'opération. Son état lui donne un regard neuf et différent sur tous les gens qu'il croise. Le fait d'envisager la mort met soudainement en valeur la vie, la vie des autres et celle de la ville toute entière.

Pour son neuvième long-métrage, après s'être intéressé au microcosme d'un grand magasin parisien dans Riens du tout, à la rénovation du quartier de la Bastille dans Chacun cherche son chat, ou à un Paris futuriste dans Peut-être, Klapish ambitionne cette fois de montrer la ville dans sa globalité. Il y retrouve Romain Duris (pour la 6e fois), Fabrice Luchini et Karine Viard et y ajoute un beau florilège de comédiens tels Juliette Binoche, Albert Dupontel, Gilles Lelouche ou encore François Cluzet. Un casting monumental pour décrire une capitale qui décidément l'inspire. Pour lui, "Paris, à l'image d'un plan de métro, c'est tout un réseau de croisements... Pour pouvoir faire un portrait de Paris, il faut que ça aille dans tous les sens, il ne faut pas que ça soit linéaire. Il faut respecter la complexité de la ville. C'est aussi cette forme éclatée qui met en valeur le foisonnement, le côté vivant de Paris". Du coup, il nous offre un patchwork d'individus plus ou moins en interaction. Pour les rallier et muer leurs histoires dans une intrigue, Klapisch utilise l'œil du malade. Celui-ci observe tout ce petit monde du balcon de son appartement de Ménilmontant. Le malheur de l'un sublimant les tracas de ces personnages du quotidien. L'éphémère devenant essentiel à l'aube de la mort. Malheureusement, à trop vouloir en montrer, certains tronçons de vie restent un brin léger. L'émotion se dilue et il faut bien un petit coup de piano méthode Erik Satie pour verser sa petite larme. L'image d'un Paris cosmopolite n'en demeure pas moins belle, si bien que l'on aimerait croire en ses maraîchers, ses profs de la Sorbonne, ses danseurs de revues, ses taxis ronchons... Si le film s'était appelé Lyon, le malade eut été un joueur de CFA de l'Olympique Lyonnais. Il regarderait, à l'ombre des ses jalousies, un soyeux croix-roussien tailler le bout de gras avec un tripier sympa, raillant les manières d'une bourgeoise discrète, le tout autour d'une bouteille de beaujolais. Nage-t-on en plein cliché avec le dernier Klapisch ? On ne serait l'affirmer. Qu'est ce qu'on y connaît nous, à Paris, de notre verte province ?

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