A Lyon, le FN ne fait plus recette

Mercredi 27 février, ils étaient 80 fidèles du FN salle Paul Garcin, mais une centaine de personnes s'opposaient à leur venue. Pour tenir son unique meeting de ces municipales, le parti de Jean-Marie Le Pen avait choisi le 1er arrondissement de Lyon, terre d'élection de la gauche et des mouvements alternatifs, par provocation ou par contrainte. La confrontation entre "anti-fascistes" et "frontistes" a été brève. Aux quelques jets de bouteilles et échanges de gaz lacrymogènes, ont fait suite les noms d'oiseaux et les slogans, après l'intervention de la police qui s'est interposée entre les anti et pro FN.
Les dirigeants du parti frontiste tentaient d'expliquer la faible participation de leur troupe à ce meeting par la présence de ces manifestants. Présent sur les lieux, Lyon Capitale n'a pas constaté que les potentiels participants à la réunion publique faisaient demi-tour.
A l'intérieur de la salle, au tiers remplie, les candidats du FN pouvaient égréner les points forts de leurs programmes municipaux. Yvan Benedetti, tête de liste à Vénissieux, après s'être illustré dans les échauffourées avec les gros bras du service d'ordre, reprenait son argumentaire anti-mosquées. Stéphane Poncet, candidat à Villeurbanne, tirait à boulets rouges sur la "diversité" présente sur les listes de ses concurrents Bret et Chabert. Quant au docteur André Morin, candidat sur Lyon, et son nœud papillon, il a entonné son discours de défense des automobilistes au nom de la liberté. Au détour d'une phrase, il a fait un sous-entendu dont les membres du Front National ont le secret : "Perben veut une caverne d'Ali Baba pour le 8 décembre, déjà qu'on a les quarante voleurs..."
Gollnisch fait son one-man show
Bruno Gollnish a tenté de remonter le moral des troupes tout en s'excusant par avance d'être un peu fatigué. Non pas à cause de son quadruple pontage, mais parce qu'il était de retour des Etats-Unis, nous a-t-il dit, où il avait participé à une conférence organisée par le mensuel racialiste American Renaissance. Après sa classique imitation de Raymond Barre, censée lui rendre hommage, il a fait la synthèse des propos de ses hommes dont il reste le chef, bien qu'il ne dirige plus la fédération du Rhône depuis son opération. Il a surtout tenté d'ouvrir des perspectives politiques à la situation actuelle du FN : "Le FN est en crise ? Et le PC, les écolos ou le MoDem ?". "Nous allons y arriver, a-t-il même conclu. Quand ? Je n'en sais rien". Le lendemain de ce meeting confidentiel, Bruno Gollnisch voyait sa peine confirmée en appel pour avoir déclaré en 2004 : "c'est aux historiens de discuter de l'existence des chambres à gaz". Décidément, le FN ne fait plus recette. Prochain rendez-vous sur les tablettes des derniers militants frontistes : la venue de Jean-Marie Le Pen, samedi 1er mars, pour un cocktail au Chalet du parc de la Tête d'Or.

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