Le tout se combinant dans une mécanique implacable et au final proprement effrayante.
Vingt-huit ans après, une femme, Romy, vient frapper à la porte de celui qui fut son amant de jeunesse pour lui rappeler son serment d'amour éternel. L'intérêt majeur de cette pièce n'est pas tellement dans l'histoire, troublante interrogation sur l'écart entre rêve de jeunesse et réalité, et encore moins dans la langue, très peu littéraire, constituée de répliques brèves, plates, à la limite du "passe-moi le sel" ou "ferme la porte".
Il réside dans une audacieuse construction dramaturgique qui multiplie les points de vue, les effets de miroirs et les distorsions temporelles. Dans ces allers-retours temporels assez déstabilisants, les comédiens Didier Sandre (Frank), Marie Bunel (Claudia), Afra Val d'Or (Romy), Félicité Chaton (Tina) et Sébastien Accart (Andi) gardent le cap avec justesse.
Au final, le public se retrouve facilement dans cette partition implacable, hâchée mais dotée, grâce à la scénographie, d'une remarquable fluidité.
La Femme d'avant, jusqu'au 29 mars au théâtre des Célestins, Lyon 2e. 04 72 77 40 00.
www.celestins-lyon.org