De mémoire de salariés, cette entreprise familiale, qui vient de fêter ses 100 ans, n'avait pas connu pareil appel à la grève dans l'ensemble de ses services. A 9h ce matin, une cinquantaine de salariés se sont donc regroupés devant le principal magasin, place Bellecour (sur les 8 que compte l'entreprise en Rhône-Alpes). Ils dénoncent de trop faibles augmentations de salaires "réalisées à la tête du client" et un "manque de respect" du personnel. "Dans notre contrat, il est inscrit une clause de mobilité. Mais la direction en use et en abuse pour éloigner des salariés qui dérangent", explique une déléguée du personnel CGT.
Une autre salariée raconte qu'on veut la licencier parce qu'elle a alerté sa direction sur le harcèlement moral qu'elle subit. Une libraire du magasin de Saint-Genis-Laval poursuit : "on nous demande un service d'excellence mais payé quelques euros de plus que le smic, alors que nous sommes tous bac+3 ou +4. A la fin de l'année, la direction nous a dit que si Decitre était la librairie qui s'en sortait le mieux de tout le secteur, c'était grâce à nous. Nous attendons des actes !" Pour le moment, la direction fait le dos rond : "c'est une minorité de salariés qui sont en grève sur un effectif de 400. Ce mouvement est lié à des revendications salariales alors que nous venons d'aboutir à une augmentation de 3,5%, argumente le directeur général Guillaume Decitre, qui a succédé à son père, Pierre, en septembre 2007. Nous avons appris cette grève aujourd'hui". La déléguée syndicale, CGT, Morgane Santoni, rejette ces accusations : "Je n'ai pas signé cet accord qui a abouti à des augmentations à la tête du client et bien trop faibles. Quant à la grève, la direction était au courant dès la fin de semaine dernière puisqu'elle a fait des entretiens individuelles pour dissuader certaines personnes de faire grève".
Je tiens à relancer l'actualité de l'Affaire Decitre... Les trois salariés licenciés en janvier 2009 pour de soi-disant propos dépassant la liberté d'expression qui auraient été prononcés sur un forum quasi-confidentiel (d'ailleurs fréquentés en tout et pour tout par 20 personnes bizarrement non inquiétées) ont gagné la première manche : le juge Départiteur doit se prononcer dans les prochains, les conseillers élus n'ayant pas réussi à se mettre d'accord... ! Et dire que la Direction criait à qui voulait l'entendre que tout était plié d'avance! Elle a d'ailleurs abandonné les indemnités qu'elle réclamait au début de l'année 2009! Bizarre ?! Ah, le doute n'est pas permis en justice !!
PS.: La triste valse des licenciements sans cause réelle ni sérieuse continue. Tout comme les pressions, les brimades, les diffamations, sans oublier les départs négociés pour des motifs réels dissimulés, tels que : avoir témoigné aux Prud'hommes en faveur d'un collègue licencié ! NO COMMENT !