Phénomène : le Retour des plantes vivaces

Et surtout très rancunier. C'est de ce constat que part M. Night Shyamalan dans son nouveau film catastrophe. Face à la présence envahissante et destructrice de l'Homme, Mère Nature décide de donner un avertissement mortel à l'Humanité : soit elle calme un peu ses ardeurs désherbantes et pollueuses, soit ça va barder. Les plantes commencent alors de lâcher dans l'atmosphère des toxines qui poussent hommes et femmes à se suicider par tous les moyens, inversant le processus de l'instinct de survie propre au vivant. Où il apparaît que quand il est décidé à se foutre en l'air l'Homme peut faire preuve de beaucoup d'imagination (se jeter dans la fosse aux lions, s'allonger sous une méga-tondeuse etc.).

Politique de la terreur
Symbole d'un monde sur-urbanisé, c'est la mégalopole du nord-est américain (qui court de Boston à Washington) qui est la proie des attaques végétales, dans une sorte de sidération qui emprunte à celle du choc du 11 septembre. La thèse de l'attaque terroriste est d'ailleurs rapidement envisagée et c'est bien la paranoïa engendré par un ennemi indéterminé qu'exploite Shyamalan : puisque la Nature est la menace, le danger est partout et, comme les terroristes, peut frapper à tout moment. Dès lors, comment fuir et échapper au danger qui peut se nicher dans le moindre buisson ou la plus petite brise ? De fait, c'est la peur elle-même qui semble devenir le véritable danger. Comme dans ces scènes, absurdes, où les personnages tentent de fuir la course du vent pour se claquemurer dans des maisons. Ou quand il apparaît que seuls, et donc moins enclins à la paranoïa collective, les humains sont davantage en sécurité. On verra sans doute une charge contre la politique de la terreur érigé en mode de gouvernance par le pouvoir américain au lendemain du 11 septembre. D'ailleurs, faute de pouvoir négocier une trêve orale avec les plantes (une scène très drôle où Mark Wahlberg tente de raisonner un ficus), Shyamalan nous montre, comme dans

Le Village, que le Salut, même provisoire de l'Humanité passe d'abord par l'éradication de ces peurs irrationnelles. Inutile donc de se jeter sur le désherbant à la sortie du cinéma.
Phénomènes ***

De M. Night Shyamalan
Avec Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo. Fantastique. Etats-Unis. 1h40

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